Le coucou gris, oiseau de l’année 2010

Photo: CTK

Le coucou gris, oiseau de l’année 2010 : derrière cette élection qui peut faire quelque peu sourire, se cache en réalité un cri d’alarme, lancé par la société tchèque d’ornithologie. Pendant ces trente dernières années, la population de coucou gris en République tchèque a été réduite de moitié.

Le chant du coucou gris, qui nous est tous familier, et qui est célébré dans de nombreuses comptines et chansons populaires aussi bien en France qu’en République tchèque, risque de se faire de plus en plus rare. Et c’est donc pour avertir le public de cette situation qu’il a été désigné oiseau de l’année 2010. On écoute Zdeněk Vermouzek, directeur de la société tchèque d’ornithologie :

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« L’élection du coucou gris s’est faite parce que cette année 2010 a été désignée l’année internationale de la biodiversité. Et nous voulions entrer dans ce thème de la biodiversité, l’expliquer, le montrer avec une espèce qui est connue, qui interpelle chacun de nous. Et le coucou gris correspond à cela, car il y a peu d’espèces qui sont aussi populaires. Actuellement, en République tchèque, c’est une espèce qui diminue et qui peut à terme ne plus être aussi courante qu’auparavant. »

Une des particularités du coucou gris est la façon dont les femelles parasitent le nid d’autres oiseaux. Elle gobe un œuf du nid d’origine, pour que l’oiseau hôte ne se rende pas compte de la différence du nombre d’œufs, avant d’y déposer le sien. Les oisillons coucou doivent éclore avant ceux de leur refuge, et ils les éliminent en les poussant hors du nid. Ils sont ensuite nourris par un oiseau d’une autre espèce, généralement des espèces de passereaux. Le coucou gris est aussi un oiseau migrateur, qui voyage entre l’Asie du Sud-Est et l’Afrique en hiver, pour revenir en Europe au printemps. Les causes de sa diminution sont pour l’instant inconnues, mais les spécialistes pointent du doigt les méthodes de l’agriculture intensive. Selon le zoologue Evžen Kůs, le problème est plus large encore que cela.

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« Les raisons sont nombreuses. Tout est lié parce que chaque écosystème, chaque biotope est créé à partir de nombreux éléments visibles et invisibles. Mais la plupart du temps, ici en Europe, c’est l’influence de l’homme, l’urbanisation croissante, et les changements dans la production agricole. Bien sûr, dans la nature, il y a une évolution et des disparitions d’espèces mais cela prend des centaines de milliers ou des dizaines de milliers d’années, alors que dans ce cas-là, ça se fait à vue d’œil. »

Avec cette élection du coucou gris comme oiseau de l’année, une campagne axée sur les enfants a été lancée, où ils pourront participer sur Internet à un projet international d’observation du retour des oiseaux au printemps, intitulé « Le printemps vivant ». Lukáš Viktora, de la société tchèque d’ornithologie :

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« Le projet consiste en ce qu’une classe ou même l’école entière suive l’arrivée de quatre espèces très connues d’oiseaux migrateurs, à savoir l’hirondelle, le martinet noir, la cigogne blanche et le coucou, qui a donc été choisi oiseau de l’année 2010. »

La République tchèque compte actuellement entre 35 000 et 70 000 couples de coucous gris.