Le gouvernement donne son feu vert à la création d’un ministère de la science
Un ministère consacré à la recherche et au développement pourrait voir le jour prochainement en République tchèque. Mercredi, le gouvernement s’est prononcé en faveur de la poursuite des travaux visant à la présentation d’une nouvelle loi relative au traitement et au financement de la science.
« Aujourd’hui, les compétences de la science et de la recherche dépendent du ministère de l’Education, ce qui n’est pas le cas de l’innovation, dont personne n’a véritablement la charge. C’est pourquoi nous verrions d’un bon œil l’ouverture d’une autorité centrale de façon à pouvoir regrouper sous un même toit ces différents domaines de compétences. »
Malgré les objections du ministre des Finances, Andrej Babiš, qui s’inquiète des dépenses supplémentaires que suppose le projet, Pavel Bělobrádek est parvenu à convaincre ses partenaires au sein du gouvernement de l’utilité qu’aurait ce nouveau ministère de la recherche et du développement. Le Premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka fait partie des partisans de cette centralisation des compétences et de cette simplification de l’appareil administratif :
« Je conçois cela comme une institution petite mais efficace qui nous permettra de mieux planifier l’utilisation des moyens financiers destinés à la science et à la recherche. Cela favoriserait également la coopération avec le monde des affaires et des entreprises. »L’objectif du gouvernement est de mettre en place les conditions propices à l’amélioration de la qualité et de la compétitivité de la recherche, du développement et des innovations en République tchèque, et ce malgré l’annonce du ministre des Finances, en mai dernier, qui a fait savoir qu’il souhaitait que le montant des dépenses consacrées à la science en 2017, mais aussi en 2018 et 2019, reste identique à celui de cette année, soit un peu plus d’un milliard d’euros.
Ce nouveau ministère aurait ainsi pour principales missions de préparer le budget consacré à la science, mais serait aussi chargé de l’évaluation des différentes organisations de recherche scientifique ou encore de la coopération internationale. Reste toutefois encore à savoir s’il s’agira bien d’un ministère. Son fonctionnement nécessiterait l’emploi de quelque 160 personnes et un budget annuel estimé à près de 220 millions de couronnes (8,15 millions d’euros). A en croire Pavel Bělobrádek, ce n’est cependant pas là l’essentiel :
« Personnellement, je pense que la création d’un ministère indépendant serait la meilleure solution. Mais je suis bien conscient qu’un consensus politique est nécessaire de façon à pouvoir modifier la législation, ce qui n’est jamais simple. D’un autre côté, s’il ne s’agit pas d’un ministère à proprement parler, nous considérons que le plus important est que fonctionne au moins une institution indépendante qui dispose de son propre budget. »Le projet ne fait cependant pas l’unanimité tant chez les syndicats que dans les universités, qui lui reprochent notamment de ne pas englober également l’enseignement supérieur, contrairement à ce qui se fait dans certains autres pays.