Science : plus d’argent pour la recherche, mais pas encore assez

Photo: Barbora Kmentová

Alors que la création d’un ministère indépendant est envisagée, une hausse substantielle du budget consacré à la recherche scientifique pour cette année a été annoncée, mercredi, par le gouvernement. Près de 27 milliards de couronnes (un peu moins d’un milliard d’euros) seront mis à disposition cette année, soit le budget le plus important jamais dédié à la recherche et à l’innovation dans l’histoire de la République tchèque.

Photo: Barbora Kmentová
Soutenir la recherche de pointe en définissant ses règles de financement et les projets prioritaires en la matière : telle serait la mission du nouveau ministère, avec pour objectif sous-jacent de favoriser le développement de la croissance économique du pays. Jusqu’à présent, ces compétences sont assurées par le ministère de l’Education.

Chargé de la science, de la recherche et de l’innovation au sein du gouvernement en place depuis maintenant un an, le vice-Premier ministre Pavel Bělobrádek a indiqué que 1,2 milliard de couronnes supplémentaire (4,3 millions d’euros) par rapport à 2014 serait dédié à la recherche cette année. Pour autant, le leader du parti chrétien-démocrate, une des trois formations de l’actuelle coalition gouvernementale, est bien conscient que, malgré cette hausse, les moyens financiers sont encore insuffisants :

« Nous avons besoin de modifier le système existant, afin que nous respections nos engagements relatifs à la stratégie de Lisbonne. Il faudrait que la participation des fonds privés augmente. Nous sommes encore loin de la situation qui prévaut dans certains pays. Par exemple, en Israël, les investissements dans la recherche et l’innovation sont beaucoup plus importants, mais ils proviennent en grande partie du privé. Je vois donc là un important potentiel de développement. »

Pavel Bělobrádek,  photo: Archives du gouvernement
Plus concrètement, la République tchèque ne consacrera cette année que 0,7% de son budget à la recherche, un chiffre qui reste encore assez éloigné des 1% recommandés par la stratégie européenne de Lisbonne, axe majeur de la politique économique et de développement de l'Union européenne.

Toutefois, Pavel Bělobrádek estime que, plus encore que de moyens financiers insuffisants pour mener des travaux dignes de ce nom, la recherche souffre surtout d’un système de répartition insuffisamment efficace et productif. C’est précisément la raison pour laquelle le vice-Premier ministre appelle à l’ouverture d’un nouveau ministère qui aurait pour charge uniquement les dossiers relatifs à la science et à l’innovation.

En attendant, Pavel Bělobrádek, qui planche déjà sur le budget 2016, souhaite que 35 milliards de couronnes (1,25 milliard d’euros) soient, à l’horizon 2020, consacrés à la recherche chaque année, une partie du budget provenant des fonds européens.