Le gouvernement satisfera-t-il aux revendications des syndicalistes?
Des milliers de syndicalistes et de manifestants se sont réunis samedi dans le centre de Prague pour protester contre la réforme des finances proposée par le gouvernement. Radio Prague était sur place.
« Le gouvernement mérite cette protestation énergique. Il doit savoir que la réforme qu'il propose est pour nous inacceptable. Nous le mettons en garde contre un taux de chômage trop élevé, nous sommes contre le prolongement de l'âge actif dans une situation où le gouvernement n'est pas en mesure de nous assurer du travail, nous sommes contre la diminution des allocations maladie. Nous protestons contre la charge fiscale plus élevée des contribuables les plus crédibles - les fonctionnaires. Ce n'est pas la réforme, c'est la déforme... »
Et quelle a été la réaction du gouvernement à la manifestation? Le Premier ministre, Vladimir Spidla, a proposé aux syndicalistes deux compromis concernant les retraites. Les femmes continueront à prendre leur retraite plus tôt que les hommes, d'après le nombre d'enfants. Le deuxième compromis concerne les années d'études supérieures qui seront comprises dans le montant des pensions de retraite. Puis, le gouvernement a promis aussi de lutter plus radicalement contre l'économie parallèle. Ces compromis seront- ils suffisants pour que les syndicats renoncent à leurs protestations? Milan Stech, chef de la Chambre tchéco-morave des Unions syndicales, a répondu :« Je crois que la grève générale ne fait pas partie de notre scénario, mais on ne peut pas l'exclure si le gouvernement jettait nos revendications à la poubelle. Dans ce cas-là, on organisera des manifestations qui pourront avoir des impacts négatifs sur l'économie. Cette fois-ci, on a voulu les éviter... » Donnons la parole à une employée des usines sidérurgiques d'Ostrava, en Moravie du nord :« Selon la dernière réforme, on a prolongé l'âge actif de quatre ans, et maintenant ils veulent ajouter encore quatre ans. C'est huit ans au total. Je devais prendre ma retraite à l'âge de 55 ans, et maintenant c'est 63 ans. Pour une femme, c'est terrible. Et j'évite encore de parler des salaires qui ne cessent de baisser... »