Alliance syndicale contre la réforme des finances publiques
Les syndicats tchèques pensent protester énergiquement contre la réforme des finances publiques. Selon eux, elle touchera le plus et injustement les classes les plus défavorisées.
Du côté des syndicats, la tension monte. Le projet de réforme des finances publiques vient d'unir les deux plus grandes organisations syndicales tchèques, jusqu'alors quelque peu antagonistes. La Confédération tchéco-morave des unions syndicales et l'Association des syndicats indépendants, la première regroupant dans les 800 000 syndiqués, la seconde 200 000, viennent de rassembler leurs forces pour tenter de contraindre le gouvernement à modifier son projet de réforme des finances publiques. Après la rencontre des boss syndicaux, lundi, le président de la Confédération, Milan Stech, a déclaré : « Nous manifesterons le samedi 13 septembre, à Prague. Nous ne voulons pas paralyser la capitale, mais nous voulons être entendus ». Les directions des deux centrales syndicales sont persuadées que des dizaines de milliers de personnes participeront à cette manifestation. Milan Stech a ajouté : « Cette manifestation a été convoquée pour soutenir les modifications au projet de réforme que les syndicats présentent aux députés. Ces derniers devront décider du projet au mois de septembre, justement. Quelles sont les modifications présentées par les syndicats ? Les prestations sociales pendant les trois premiers jours d'un congé maladie seront réglés à 100 %, alors que le gouvernement compte sur leur baisse. Pas de changement dans l'âge du départ à la retraite. Les femmes continueront à bénéficier d'un départ selon le nombre d'enfants élevés, alors que le gouvernement voulait un départ à 63 ans pour tous. Création d'une nouvelle catégorie d'imposition pour les revenus élevés. D'ici à 2006 une réduction de l'imposition des personnes morales, certes, mais pas de 31 % à 24, comme le veut le gouvernement, mais seulement à 26 %. Selon Milan Stech, ces modifications apporteraient dans les 14 milliards de couronnes au budget de l'Etat.
Le vice-premier ministre et chef de la formation Union de la liberté - Union démocratique, Petr Mares, a déjà répondu à ces propositions syndicales : le retard dans la baisse de l'imposition des personnes morales serait un obstacle au développement économique du pays, et les investisseurs étrangers se tourneraient vers d'autres pays plus avantageux.