Le gouvernement tchèque et la question des Sudètes

Le gouvernement tchèque n'est pas satisfait des informations fournies par les médias, en ce qui concerne les relations entre la Tchéquie et l'Allemagne. Il vient de prendre une initiative intéressante.

Rapports tchéco-allemands
Cette initiative a été annoncée par le ministre de la Culture, Pavel Dostal, lors du conseil des ministres de mercredi. Il s'agit de la publication d'un livre intitulé « Les Sudètes - un problème toujours vivant ? », cela aux frais du gouvernement. La raison ? Le ministre de la culture fait remarquer que les informations publiées par la plus grande partie des quotidiens et périodiques tchèques sont de plus en plus déformées et unilatérales manquent d'objectivité. Force est de constater, dit-il, que deux des plus grands quotidiens, Lidové noviny et Mlada fronta Dnes, par exemple, font partie de groupes allemands. Le gouvernement n'épargne pas, non plus, les médias d'intérêt public, en l'occurrence la Télévision et la Radio tchèques. Selon Pavel Dostal, ils ne défendent pas assez les intérêts de la République, en ce qui concerne la question des Sudètes et des Décrets Benes. Quel sera l'objectif du livre préparé en collaboration avec les historiens tchèques les plus renommés ? Présenter une explication des relations tchéco-allemandes, depuis 1848. On y évoquera la naissance de la Tchécoslovaquie, le mouvement de Konrad Henlein, dans les territoires des Sudètes, et sa contribution au démantèlement de la République tchécoslovaque d'avant-guerre, la période du protectorat de Bohême et Moravie, le transfert des Sudètes de la population allemande. Le livre présentera aussi les Décrets Benes se rapportant aux questions du transfert des Allemands des Sudètes et des documents démontrant la responsabilité des alliés dans ce processus. Le ministre de la Culture, Pavel Dostal, ajoute que la publication ne sera pas exempte de l'opinion du Premier ministre britannique, Winston Churchill, sur la question des Sudètes. Elle devrait sortir en 40 000 exemplaires et sera gratuite pour les citoyens tchèques. Pas de version en langue étrangère, pour l'instant. Rappelons que la question des Décrets Benes a été soulevée, de nouveau récemment, par certains politiciens allemands, autrichiens et hongrois. Ils demandent que la République tchèque les abolisse, encore avant son adhésion à l'Union européenne. La scène politique tchèque refuse une telle revendication, et une déclaration fondamentale devrait être adoptée par la Chambre des députés. D'un autre côté, la mission tchèque, près l'Union européenne, vient de remettre une analyse juridique de la République tchèque, concernant les Décrets Benes, au Parlement européen. Les députés de cette haute institution européenne ne sont, en effet, que très peu informés sur la substance et la lettre de ces fameux décrets.