Le gouvernement Topolanek entre officiellement en fonction
Trois mois presque jour pour jour après les élections législatives, le chef de l'Etat Vaclav Klaus a nommé ce lundi un nouveau gouvernement. Dirigé par Mirek Topolanek, le chef du parti de droite libérale ODS, ce cabinet minoritaire compte quinze ministres, dont neuf membres de l'ODS et six personnalités "sans parti", même si certaines n'ont jamais caché leurs affinités avec cette formation.
« Mon cabinet est composé de onze hommes, deux femmes, et deux émigrés », a déclaré Mirek Topolanek, soulignant le statut spécial ici de ceux qui ont fui le régime communiste et sont revenus après la révolution. Les deux « émigrés » évoqués sont Petr Kalas, émigré en Suisse, au ministère de l'Environnement, et Martin Stepanek, le nouveau ministre de la Culture, aujourd'hui citoyen allemand après avoir vécu une dizaine d'années en Bavière.
Combien de temps va pouvoir tenir ce gouvernement ? « On va voir - Deux, trois, neuf mois », répond Alexandr Vondra dans l'hebdomadaire Respekt. Et le nouveau Premier ministre n'est pas des plus optimistes non plus.
Mirek Topolanek, s'il a enfin atteint son but, est loin d'avoir remporté la partie. Les sociaux-démocrates (CSSD) et les communistes (KSCM), qui totalisent l'exacte moitié du nombre de députés, ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils ne soutiendraient pas le nouveau gouvernement minoritaire, lors du vote de confiance.
Du coup, l'objectif principal de Mirek Topolanek est la préparation d'élections anticipées. « Le gouvernement ne dit pas quand les élections seront organisées », précise le nouveau premier ministre « mais le gouvernement dit que le mieux serait d'organiser ces élections au printemps prochain, peut-être en avril ou en mai, et je pense que les chances de ce gouvernement d'obtenir la confiance ne sont pas nulles. »
Si le gouvernement Topolanek n'obtient pas cette confiance d'ici trente jours, deux nouvelles tentatives sont prévues par la Constitution avant l'organisation automatique d'élections anticipées.
D'ici là, d'autres revirements de situation ne sont pas à exclure, des revirements qui furent nombreux depuis le mois de juin. Radio Prague a demandé au sociologue Jan Keller ce que cette dernière période de crise avaient pu révéler sur la politique nationale :
« Les trois derniers mois nous ont appris que l'élite politique tchèque ne se comporte pas de manière rationnelle, et qu'elle met davantage l'accent sur les ambitions personnelles voire les faiblesses émotionnelles en négligeant l'intérêt général. »
C'était le sociologue Jan Keller, dont vous pourrez entendre l'intégralité de l'entretien demain dans la prochaine édition de « La République tchèque au quotidien ».