Le jeu européen ambigu de l'ODS

Petr Necas, Jan Zahradil et Miroslav Topolanek (Photo: CTK)

L'ODS, Parti civique démocrate, est le principal parti de droite dans le pays, actuellement dans l'opposition. Le parti est-il favorable à l'entrée de la République tchèque dans l'Union européenne ou pas ? La réponse à cette question, une dizaine de jours avant le référendum d'adhésion, n'est pas univoque... Alena Gebertova.

Petr Necas,  Jan Zahradil et Miroslav Topolanek  (Photo: CTK)
« Je ne donnerai pas ma voix à l'Union européenne », annonce l'une des figures marquantes de l'ODS, le jeune Ivan Langr, vice-président de la Chambre des députés, dans l'édition de samedi du journal Lidove noviny. D'autres personnages connus de ce parti ou ses sympathisants s'y joignent en déclarant ouvertement leur décision de dire « non » au prochain référendum. Je ne citerai que Martin Riman, ex-ministre des Transports, ou Ladislav Jakl, sans parti, secrétaire du président de la République, Vaclav Klaus.

S'agit-il de voix isolées ou bien de celles reflétant le climat général au sein de l'ODS ? Officiellement parlant, le parti soutient l'adhésion de la Tchéquie à l'Union européenne. Sa direction l'a d'ailleurs clairement confirmé, ce lundi, par la bouche de son président, Miroslav Topolanek, lequel perçoit la cacophonie des voix des représentants de l'ODS comme une chose naturelle. Dans la même logique, selon les estimations, un cinquième des électeurs potentiels de l'ODS seraient hostiles à l'Union... Aux yeux de beaucoup, en République tchèque, l'ODS demeure pourtant un parti « eurosceptique », l'étiquette que l'on aime donner, aussi, à Vaclav Klaus, son fondateur et son leader jusqu'à l'année écoulée. Rappelons que c'est l'un des vice-présidents de l'ODS, Jan Zahradil, qui a rédigé, il y a trois ans, le « Manifeste de l'euroréalisme tchèque », dans lequel une place importante était réservée aux « intérêts nationaux » et à des alternatives en cas de non adhésion du pays à l'UE. C'est également lui qui ne veut pas, je cite, « que la République tchèque soit une province d'un super-Etat germano-français »... Petr Necas, un autre vice-président de l'ODS, garde la tête froide. Pour lui, le refus de l'Union européenne par une certaine partie des membres de cette formation politique, n'est qu'une mode intellectuelle.

Quel fruit du jeu européen ambigu du parti dont le taux de la popularité ne cesse de monter ? On le saura, le 14 juin prochain... Le week-end prochain, une semaine avant la tenue du référendum, un meeting-concert, avec comme premier interlocuteur Vaclav Havel, prévu sur la place de la Vieille-Ville, se voit définitivement interdite, par la Mairie de Prague.