Le « made in Czechoslovakia », un bon outil marketing selon le Premier ministre tchèque

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Plus de douze ans après la séparation entre la République tchèque et la Slovaquie, nombreux sont ceux dans le monde pour qui les deux pays ne forment encore qu'un seul et même Etat. Dans un entretien accordé au quotidien Lidove noviny ce week-end, le Premier ministre tchèque, Jiri Paroubek, a réitéré le souhait que soit à nouveau employé le nom 'Tchécoslovaquie', à des fins commerciales.

Selon le chef du gouvernement, « peu de gens à plus de 300km de nos frontières se sont aperçus que nos deux pays étaient séparés ». « Utiliser cette marque commerciale serait bon aussi bien pour la Tchéquie que pour la Slovaquie », a poursuivi Jiri Paroubek, en affirmant que le « made in Czechoslovakia » jouissait encore d'un certain prestige et pourrait être utilisé comme le font certains producteurs des pays baltes avec le « made in USSR ».

L'idée d'utiliser à nouveau le nom de l'ancienne fédération serait venue à Jiri Paroubek pendant sa visite en France en mai dernier, lors de laquelle le maire de Paris l'a présenté à l'assemblée comme étant le « Premier ministre de la Tchécoslovaquie ».

Premier ministre Jiri Paroubek,  photo: Zdeněk Vališ
Le ministère des Affaires étrangères a été chargé d'étudier la question. La première réaction du ministère de Cyril Svoboda n'avait pas été positive, en septembre, ce dernier estimant qu'il fallait se tourner vers l'avenir et non vers le passé, tout en admettant aujourd'hui que sous l'appellation 'tchécoslovaque' pourraient être réunies certaines coopérations entre les deux pays, par exemple sur le plan humanitaire.

Côté slovaque, la proposition du Premier ministre est loin d'avoir soulevé l'enthousiasme. Au contraire, cette idée paraît grotesque, voire insultante à Bratislava. « D'autant que les règles de l'UE sont claires, a indiqué le porte-parole du ministère slovaque des Affaires étrangères, et seules les marques correspondant à des Etats existants peuvent être employées ». Pour le politologue Martin Svatuska, qui s'en est pris à Jiri Paroubek dans le quotidien populaire slovaque SME, de telles initiatives ne risquent pas seulement de provoquer des incidents diplomatiques, « mais aussi de détériorer les relations entre deux nations soeurs ».