Le maire de Prague de retour du Mont Everest
Après une expédition longue de deux mois dans l'Himalaya au cours de laquelle il est devenu le dixième Tchèque à parvenir au sommet du Mont Everest, le maire de Prague, Pavel Bém, est rentré au pays lundi soir.
« Se trouver au sommet de la plus haute montagne sur Terre est quelque chose de magnifique. Je dois dire que nous avons eu énormément de chance avec la météo. L'ascension a été difficile, mais l'heure passée en haut en valait assurément la peine. C'est vraiment quelque chose que je souhaite à tout le monde. Je pense que c'est un souvenir qui va me gonfler d'énergie pour un bon bout de temps à l'avenir. »
Pour parvenir sur le toit du monde, à 8850 m, Pavel Bém a emprunté en compagnie de trois autres alpinistes de différentes nationalités et de trois sherpas une des deux voies d'ascension principales, celle menant depuis le Népal par l'arête du sud-est estimée comme la moins difficile techniquement. Une ascension d'autant moins difficile qu'elle a été réalisée à l'aide d'oxygène en bouteille à partir de 8000 mètres d'altitude. Critiqué pour sa longue absence avant son départ pour l'Asie, Pavel Bém a dû répondre aux mêmes questions à son retour sur son droit à manquer pendant cinquante-cinq jours à ses obligations de maire :« Je ne sais pas. Nous sommes tous des hommes et je n'ai fait que réaliser un de mes rêves. Bien entendu, je suis conscient que j'ai désormais l'obligation de travailler. Je le dirais même trois fois : travailler, travailler et encore travailler pour la ville de Prague. Et c'est donc ce que je vais faire, travailler. »
Ses opposants politiques n'ont bien entendu pas manqué de s'offusquer de cette expédition. Des reproches d'autant plus vifs que Pavel Bém, par ailleurs vice-président du Parti civique démocrate, principale formation de la coalition gouvernementale, a déclaré à son retour à Prague que « rien de dramatique » ne s'était passé en son absence. Une constatation commentée ironiquement par le leader du Parti social-démocrate, Jiri Paroubek :« Si monsieur le maire n'a pas manqué ici pendant deux mois, alors cela confirme ce que je sais depuis longtemps : que le maire de Prague n'a qu'une fonction représentative. Il est là simplement pour couper les rubans et faire bonne figure. »
Quoiqu'il en soit, rasé de près, Pavel Bém a retrouvé dès mardi son bureau et la réalité du petit monde de la politique tchèque.