Le mariage n’est pas une institution surannée

« La semaine nationale du mariage », plus importante campagne de soutien à l’institution du mariage, se tient tout au long de cette semaine en République tchèque. Radio Prague a assisté à son lancement au Sénat, qui en a pris le patronage :

« Ensemble dans la prospérité et dans la pauvreté », c’est le slogan de la Semaine nationale du mariage que les organisateurs ont choisi en rappel de la formule que les couples se promettent au moment du mariage – rester unis dans les bons et les mauvais jours. La semaine du mariage est l’occasion de se rappeler au moins une fois par an que le mariage est une valeur élémentaire éprouvée par le temps, valeur qui mérite une plus grande protection tant de la part des couples que de l’Etat, résume le porte-parole Jan Frolík, en parlant des objectifs de la Semaine nationale du mariage:

« L’objectif de cette campagne est que les gens se rendent compte qu’un bon mariage n’est pas une évidence ou un hasard, et qu’il est nécessaire, pour qu’il soit durable, de s’investir dans l’édification de bonnes relations entre partenaires. Cette initiative, qui s’inspire de la Grande-Bretagne, où elle a vu le jour en 1998, est organisée en République tchèque depuis 2007. Cette année, elle en est donc à sa quatrième édition. »

Cours pour mariés, rencontres avec psychologues et consultants familiaux, sont quelques-unes des manifestations proposées aux intéressés dans le cadre de la Semaine du mariage. Il s’agit d’améliorer la communication et d’apprendre à mieux affronter les problèmes, souligne Jan Frolík, selon qui les couples heureux et ceux qui divorcent se trouvent confrontés dans leur vie aux mêmes problèmes et aux mêmes désaccords :

« L’argent, les enfants, le sexe, les travaux ménagers, les parents du conjoint et le temps. La différence réside dans la façon dont les bons couples trouvent une solution à leurs problèmes, c’est-à-dire d’une manière positive qui renforce leur relation. »

Photo: Archives de Radio Prague
La tendance, aujourd’hui, est à reporter le moment où l’on se marie. Le nombre d’enfants qui naissent hors mariage est cinq fois supérieur à ceux nés au sein d’une famille classique, observe Marián Hošek, psychologue et vice-ministre du Travail et des Affaires sociales, en parlant des aspects sociaux et démographiques du mariage :

« Ce qui est alarmant, c’est l’accroissement annuel des familles monoparentales. Un mariage sur deux finit par un divorce. Le nombre de familles monoparentales atteint le chiffre de 580 000, alors qu’en 1961 c’était moins de 250 000. La tendance à la hausse des cinquante dernières années est inquiétante et sans précédent. »

Des recherches sociologiques démontrent que le mariage prolonge la vie, améliore de façon significative la santé physique et psychique. Ses effets bénéfiques pour la situation économique des couples mais aussi de la société sont incontestables. La question posée à l’occasion de la semaine du mariage est de savoir si l’Etat en fait assez pour permettre un fonctionnement facile de la famille. La réponse est négative : les lois permettant d’articuler dans de bonnes conditions vie familiale et vie professionnelle font défaut.

Toutefois, les organisateurs de la Semaine nationale du mariage saluent le soutien apporté à leur campagne par des politiciens, parmi lesquels le Premier ministre Jan Fischer. Dans sa lettre intitulée « Dans la prospérité et dans la pauvreté », il écrit : « Une bonne famille reste la seule institution au sein de laquelle l’individu peut vivre pleinement le sentiment d’amour, de sécurité, de solidarité humaine et intergénérationnelle, sans être affecté par les hauts et les bas de la vie. »