Le médiateur de la République critique la situation du bureau pragois de la Police des étrangers

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La Tchéquie donne une mauvaise image d’elle-même aux ressortissants étrangers: c’est ce que constate le médiateur de la République, Otakar Motejl, en parlant du bureau de la Police des étrangers à Prague-Žižkov, où les demandeurs passent des heures voire des jours pour obtenir leurs visas et permis de séjour. Selon le médiateur, il s’agit d’un système inefficace qui ne fait que favoriser la corruption. La partie critiquée en est consciente et promet des changements.

Les autorités tchèques doivent être représentatives alors que la réalité à la Police des étrangers est tout autre. Le premier contact d’un ressortissant étranger avec les autorités tchèques est marqué de corruption et de conditions indignes : de longues files d’attente, thé et vêtements chauds pour passer éventuellement la nuit dehors, telle est l’image des foules de demandeurs de visa qui attendent pendant des heures pour être les premiers aux guichets, dès l’ouverture du bureau. Point étonnant que certains échangent ces conditions contre l’offre de soi-disant ’médiateurs’ qui encaissent un minimum de 1 000 couronnes pour régler leurs formalités. Le système actuel le permet, dit Otakar Motejl:

« Le premier mauvais signe est qu’il existe des choses qu’il est possible d’acheter. C’est très mauvais par rapport à un organe de l’Etat qui devrait être le premier objectif et qui devrait créer les conditions appropriées. »

Selon le médiateur, il faut tenir compte du nombre croissant de ressortissants étrangers. Actuellement, il y en en plus de 400 000, dont un tiers à Prague:

« La capacité du bureau ne peut pas être relative à ces 410 000 demandeurs de visa, il faut prévoir que d’ici à deux ans, leur nombre peut passer à 600 000. »

Queues et attentes interminables persistent en dépit d’un système de distribution indiquant à chaque demandeur trois possibilités de dates auxquelles il peut se présenter au bureau. S’il ne vient pas assez tôt le matin, ses chances sont incertaines… La corruption fleurit et le chef de la Police des étrangers, Vladislav Husák, en est conscient:

« Il y a un milieu de corruption, c’est sûr, j’ai en discuté plusieurs fois avec le directeur de l’inspection du ministère de l’Intérieur. Une série de mesures ont été prises : quatre employés de ce bureau ont été licenciés ces derniers temps. Je ne peux pas dire que ce soit une affaire de pots-de-vin, disons, que c’était à cause d’un comportement ‘non standard’ de ces gens. »

Les solutions commencent à se concrétiser, affirme le chef de la Police des étrangers. Une campagne de recrutement de nouveaux fonctionnaires pour renforcer les cadres actuels a été lancée et les capacités du bureau seront élargies :

« Il faut diviser le bureau actuel, créer d’autres bureaux sur le territoire de la capitale et créer au moins 50 nouveaux postes. »

D’autres changements devraient améliorer la situation du bureau pragois de la Police des étrangers : une partie devrait déménager d’ici le mois d’octobre dans l’ancien bâtiment de la rue Olšanská, et une autre dans le nouveau bâtiment, dans le quartier de Pankrác. La construction d’un nouveau centre de la Police des étrangers est également envisagée.