Le médiateur de la République favorable à l'indemnisation des victimes de stérilisations forcées
L'Ombudsman, ou médiateur de la République, vient de publier un rapport sur les stérilisations de femmes sans leur consentement entre les années 1973 et 1991. Selon ce rapport achevé fin décembre, une nouvelle loi est nécessaire pour favoriser l'indemnisation des victimes.
Depuis septembre 2004, plus de 80 femmes, membres pour la plupart de la minorité rom, ont adressé une plainte au bureau de l'Ombudsman. Otakar Motejl, après études des premiers cas et consultation du ministère de la Santé, en est arrivé à la conclusion suivante :
« Je dois admettre qu'il y a eu dans le passé des cas de stérilisation illégale dans notre pays et je dois également admettre qu'il y en a eu plus d'un. Peut-être 55 ou 58 différents cas. »
« Ils m'ont dit à l'époque que si jamais j'avais un troisième enfant, je risquais de perdre la vie ou de perdre l'enfant », déclare cette mère de deux enfants qui fait partie des femmes stérilisées ayant adressé une requête au Bureau de l'Ombudsman.
En 2004, le Centre européen pour les droits des Roms (ERRC) avait émis des doutes sur certaines stérilisations pratiquées jusqu'en 1991 en Tchécoslovaquie, soulignant que certaines femmes n'avaient pas donné leur consentement, ou bien avaient été contraintes d'accepter sous peine par exemple de se voir supprimer des allocations sociales.
Le rapport publié cette semaine indique par ailleurs que sous le communisme, les travailleurs sociaux incitaient les Roms à avoir moins d'enfants, en promettant notamment une somme relativement importante (10 000 couronnes à une époque ou le salaire moyen était de 2500 couronnes) si les femmes consentaient à se faire stériliser.
En conclusion, le médiateur de la République estime que la Suède, un pays où ont été pratiquées des stérilisations forcées, pourrait servir d'exemple en la matière. Depuis le vote d'une loi spéciale, Stockholm a indemnisé plus de 1600 personnes entre 1999 et 2002.