Le ministère de la justice pour l'introduction des prisons privées en Tchéquie

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Les deniers se font rares dans le Trésor public, alors le ministère de la Justice propose d'introduire la pratique des prisons privées.

Photo illustrative: Filip Jandourek,  ČRo
Les prisons de l'Etat sont surchargées, le séjour des détenus coûte cher, le déficit du budget de l'Etat est en hausse. Le ministère de la Justice a trouvé un remède : les prisons privées, gérées par des sociétés commerciales. La pratique n'est pas nouvelle, et elle est utilisée aux Etats-Unis surtout, mais aussi en Australie ou en Grande Bretagne. Il y a plus de 19 000 détenus dans les prisons tchèques, et chaque jour de prison d'un condamné ou d'une personne en détention provisoire coûte dans les 30 euros à l'Etat. Ce mardi, le porte-parole du ministère de la Justice, Petr Dimun, a déclaré : « L'Etat n'a pas d'argent pour construire de nouveaux établissements de détention. Notre idée est simple. Des sociétés privées s'occuperaient de la construction et de l'administration de nouvelles prisons, et l'Etat paierait une certaine somme pour chaque détenu ». La construction et la gestion d'une prison, c'est une affaire lucrative.

L'Etat y trouve son compte, car il paie le séjour du prisonnier, certes, mais il n'a plus d'autres frais (salaires des employés, entretien et autres). Petr Dimum a encore ajouté que le ministère va commander une analyse du projet de prisons privées. Elle devait être réalisée, d'ici à la fin du mois de mars. Les prisons privées devraient fonctionner sur le même modèle que les prisons d'Etat, mais elles seraient plutôt réservées aux « séjours à long terme ». En dehors des raisons économiques, le ministère argumente aussi avec l'utilisation des services de sociétés privées dans l'Armée tchèque, par exemple, pour la garde de certains de ses équipements ou bâtiments. La réalisation éventuelle de ce projet bute sur un obstacle important : il serait nécessaire d'amender plusieurs lois. Le ministère est conscient du fait que c'est une affaire de longue haleine, mais il veut se faire une idée de la manière dont on pourrait résoudre les problèmes de la détention en Tchéquie. L'opposition parlementaire n'est pas contre l'amendement des lois qui permettrait l'institution de la prison privée, mais elle attendra les résultats d'une analyse de la situation pour se prononcer.