Le monde bariolé de Bohuslav Martinů

Le Centre Bohuslav Martinů, photo: Martina Schneibergová

Le Centre Bohuslav Martinů a ouvert ses portes dans la ville de Polička. C’est dans cette petite ville sur les Hauteurs tchéco-moraves que le compositeur Bohuslav Martinů est né et c’est à Polička qu’il a passé les années de sa jeunesse. Les initiateurs de ce projet ont profité du fait que l’édifice abritant aujourd’hui le Musée municipal avait été fréquenté jadis par ce fils de sonneur de cloches qui devait devenir un grand compositeur. C’est donc au Musée municipal que les visiteurs de Polička trouveront désormais le Centre Bohuslav Martinů.

Le Centre Bohuslav Martinů,  photo: Martina Schneibergová
Plus de quatre centaines d’œuvres, symphonies, opéras, concertos pour divers instruments, musique de chambre, telle est la moisson de la vie de Bohuslav Martinů qui est né en 1890 en Bohême, a passé une grande partie de sa vie en France, a vécu aux Etats-Unis et a fini son existence en 1959 à Liestal en Suisse. C’est à l’occasion du cinquantenaire de sa mort en décembre de cette année et du 120e anniversaire de sa naissance qui tombe l’année prochaine que les amateurs de sa musique organisent un festival international ambitieux intitulé «Martinů revisited». L’ouverture du Centre Bohuslav Martinů fait partie de cette initiative dont les organisateurs se proposent d’attirer l’attention sur les beautés de la musique émouvante et passionnée du compositeur tchèque, musique appréciée par les spécialistes, mais pas assez connue du grand public.

Le Centre Bohuslav Martinů,  photo: Martina Schneibergová
Le Centre qui a été créé aussi grâce à une subvention généreuse de l’Union européenne, propose aux visiteurs une exposition intitulée «Le monde bariolé de Bohuslav Martinů» qui se divise en quatre parties selon les étapes principale de la vie du compositeur. Chaque partie est accompagnée de la musique créée par Martinů pendant l’étape correspondante de sa vie. Le visiteur peut y entendre aussi des enregistrements historiques de la voix du compositeur dont celui dans lequel il évoque le début de la Deuxième Guerre mondiale:

«C’était en 1938. J’ai assisté en ce temps-là à la première de mon opéra ‘Juliette’. J’ai été en train de retourner à Paris où je vivais à cette époque. Je suis resté à Paris jusqu’à la défaite de la France et puis j’ai pris la fuite avec d’autres compatriotes tchèques vers le sud-ouest…»

Les visiteurs du centre Bohuslav Martinů de Polička retrouvent cependant surtout l’atmosphère de l’enfance et de la jeunesse du compositeur. La musicologue Lucie Jirglová insiste sur le fait que cet endroit a été intimement lié avec la vie du jeune Bohuslav:

Le Centre Bohuslav Martinů,  photo: Martina Schneibergová
«Nous avons profité du fait que le Musée se trouve dans l’édifice historique qui abritait les écoles primaires et secondaires de garçons. L’école a été fréquentée au début du XXe siècle par le petit Bohuslav Martinů. Plus tard, au cours de la Première Guerre mondiale, il y a donné des leçons de violon et de piano. Une des classes est donc aménagée comme elle l’était à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Nous marchons sur le plancher d’origine, les murs sont peints comme en ce temps-là et les portes, elles aussi, sont authentiques. Leurs poignées ont vraiment été touchées par Bohuslav Martinů.»

Dans la classe sera préparé un programme interactif pour des collectifs d’écoliers. Ils pourront s’asseoir sur les bancs historiques pour suivre les programmes spéciaux d’éducation musicale et d’histoire. Les visiteur qui préfèreront écouter les enregistrements des œuvres de Martinů auront à leur disposition une salle audiovisuelle.