Le monde de la recherche exprime son mécontentement

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Depuis le 29 juin dernier, le monde de la recherche en République tchèque, et plus particulièrement le principal organisme de recherche public, l’Académie des Sciences de République tchèque, exprime de plus en plus ses inquiétudes pour son avenir. Le 6 octobre, plus de 1 000 personnes se sont rassemblées sur la place Jan Palach, devant la faculté des sciences humaines de l’Université Charles, pour manifester contre les projets de réforme initiées par le gouvernement. Au cœur du conflit, les questions de budget naturellement, puisque des coupes de 10% sont prévues pour cette année, allant jusqu’à -45% en 2012. La composition du Conseil pour la recherche, le développement et l’innovation est également la source de critiques. Michaela Vojtková est sociologue, démographe. Elle est porte-parole de l’initiative « La science en vie » et explique quels sont les enjeux de cette mobilisation.

« Les chercheurs manifestent pour exprimer qu’ils ne sont pas du tout contents avec les décisions du Conseil pour la recherche et la développement. Les décisions sont que les budgets sont transférés de la recherche fondamentale à la recherche appliquée. Premièrement, c’est donc le problème de financement de la science et de la recherche. Il y aussi le fait qu’il existe une nouvelle méthode d’évaluation qui est selon nous très mauvaise et qui pousse les chercheurs à produire des résultats qui ne sont pas de bonne qualité. Nous manifestons pour la révocation du Conseil. Nous voulons qu’il démissionne, et nous voulons qu’il soit transparent. Les membres de ce Conseil doivent être chercheurs, parce que pour l’instant, dans ce Conseil, il y a beaucoup de membres qui sont liés directement à l’Industrie et cela constitue un problème pour nous. »

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Hier, pendant la manifestation, il y avait un certain nombre d’acteurs, de comédiens, de membres du monde de la culture, et du mouvement « pour une Tchéquie culturelle ». Avez-vous associé volontairement ces mouvements ?

« Ces manifestations étaient organisées par trois mouvements ; le notre, « la science en vie », « pour une Tchéquie culturelle », et le troisième, « pour une réforme responsable ». En ce moment, il n’y a pas que la science qui est en danger. Il y a aussi la culture, l’éducation, le savoir et toutes les choses qui doivent toujours être la priorité de chaque gouvernement. C’est pour cela que nous allons faire des actions et des manifestations ensemble. »

Avez-vous prévu d’autres actions ?

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« Nous allons faire une grande manifestation, le 17 novembre, parce que c’est une date qui est très importante pour la République tchèque, mais aussi pour les étudiants et le monde de la culture. Donc nous allons faire une grande manifestation, pour exprimer notre mécontentement. Nous voulons aussi exprimer que ce n’est pas le moment pour célébrer les vingt ans de démocratie. Il faut être plus engagé. Il faut dire aux hommes politiques que nous sommes ici, parce que les hommes politiques prennent des décisions qui sont très éloignées des promesses qu’ils prononcent avant les élections. »