Nouvel accord de coopération entre l'Académie tchèque des sciences et le CNRS français

Photo: Académie tchèque des sciences

L’Académie tchèque des sciences (AVCR) et le Centre français de recherche scientifique (CNRS) ont conclu cette semaine un nouvel accord de partenariat. Plusieurs chercheurs français étaient à Prague pour l’occasion. Francesca Grassia, la directrice des affaires européennes du CNRS nous a d’abord détaillé en quoi consistait cet accord :

Photo: Académie tchèque des sciences
« Il s’agit d’un accord de renouvellement de partenariat, parce qu’avec l’académie des sciences tchèque nous avons un accord de coopération scientifique qui court depuis 1993 et qui avait déjà été renouvelé en 2002. Cet accord à même une histoire plus ancienne, qui remonte à une trentaine d’années avant 1993, avec un accord entre le CNRS et l’Académie des sciences tchécoslovaque. »

A peu près au moment du Printemps de Prague alors…

Photo: Commission européenne
« Oui, plus ou moins. C’est probablement l’un des premiers accords de coopération scientifique qui ont été conclu entre les deux pays. Il y a donc une tradition de coopération scientifique depuis une cinquantaine d’années. Le nouvel accord tient en compte le rôle nouveau que la République tchèque joue dans l’espace européen de la recherche, dans ce marché libre de la connaissance et de la recherche qui implique en plus des 27 des Etats membres de l’UE également tous les pays associés au programme cadre de coopération scientifique financé par la Commission européenne. Le CNRS veut participer à cette construction et veut s’associer aux pays de cet espace qui sont excellents dans certains domaines scientifiques pour pouvoir contribuer ensemble à la construction de cet espace. Ce nouvel accord signé cette semaine introduit un nouveau type d’outil, qu’on appelle unité mixte internationale, qui est une unité mixte de recherche avec une co-tutelle, le CNRS et un organisme de recherche ou une université qui n’est pas française. Cette unité mixte peut se trouver aussi bien sur le sol tchèque que sur le sol français mais avec une co-tutelle tchèque. »

Ce sera dans quels domaines ?

« Rien n’est encore spécifié. Il faut savoir que ces accords ne font pas de la programmation qu’on appelle ‘top-down’ de la recherche. On attend des communautés scientifiques des projets mis en compétition entre eux et qui émergeront s’ils sont de qualité. Donc pour l’instant il n’y a pas de projet qui a été identifié pour l’unité mixte internationale mais nous avons introduit l’outil pour créer les bases pour la constitution future de cette unité mixte internationale. »

François de Oliveira est chargé de recherche au Grand Accélérateur d’Ions Lourds (Ganil) à Caen, en Normandie :

François de Oliveira
« Il existait déjà une collaboration entre la France et la République tchèque. Nous voulons amplifier cette collaboration en faisant venir des chercheurs français en République tchèque pour faire des expériences avec les équipements tchèques et en faisant venir des chercheurs tchèques en France pour travailler avec nos équipements. A Caen nous avons un accélérateur et nous sommes en train de développer un nouvel accélérateur qui produira des faisceaux très intenses par rapport à ce qui existe aujourd’hui. En République tchèque il y a des équipements de qualité avec des gens très compétents et plein d’idées. C’est ça qu’on veut aussi absolument développer et exploiter en collaboration. Ici, près de Prague il y a à Řež l’institut de physique nucléaire avec des équipements de grande qualité qu’on connaît. »

Dans quelle langue communiquez-vous ?

Photo: M. Desaunay,  Ganil,  Spiral2
« Bien sûr d’abord en anglais, la langue internationale. Mais certains chercheurs tchèques parlent français, nous on essaye de parler quelques mots de tchèque… »

Combien de chercheurs sont impliqués dans ce nouvel accord ?

« Pour la partie astrophysique et nucléaire, à peu près 15 personnes du côté français et 15 personnes côté tchèque. Au total cela doit représenter 40 ou 50 personnes. »