Le nombre de demandeurs d'asile en République tchèque en baisse
Selon les statistiques du bureau de la politique d'asile et de migration du ministère de l'Intérieur, 3016 étrangers ont fait une demande d'asile en République tchèque en 2006, soit le chiffre le plus faible depuis 1998. Au total, en l'espace de dix-sept ans, depuis 1990 et la fin du régime communiste, près de 85 000 personnes ont entrepris une démarche similaire. Mais à peine plus de 3000 d'entre elles, soit moins de 4%, ont obtenu une autorisation de séjour des autorités tchèques.
Plusieurs fois déjà, différentes organisations humanitaires non gouvernementales ont dénoncé le fait que dans les autres pays de l'Union européenne, la part des demandes acceptées était bien plus importante et se situait entre 10 et 15%. Les responsables de ces organisations estiment pourtant qu'en matière d'aide aux réfugiés, la République tchèque est plutôt redevable aux autres pays du monde. Ils rappellent ainsi que des milliers de ressortissants de l'ancienne Tchécoslovaquie ont fui par vagues les régimes nazi et communiste en 1938, 1948 et 1968.
Depuis la révolution de 1989, les Tchèques ne sont plus contraints de quitter leur pays d'origine qui est devenu lui-même un pays d'accueil. Les demandes les plus nombreuses ont ainsi été déposées par des Ukrainiens. Ces derniers sont près de 13 000 à avoir effectué la démarche, suivis par environ 9300 Russes, 6000 Roumains, 4500 Moldaves, 4500 Vietnamiens, 4000 Indiens et un peu plus de 2000 Irakiens. Quant aux voisins slovaques, ils ont été environ 4000 à solliciter l'administration tchèque.
Toutefois, comme le prouvent les chiffres pour l'année dernière, le nombre de demandeurs est à la baisse. Une réalité qui a entraîné la fermeture de plusieurs camps de réfugiés dans le pays, dont trois en 2006.
Actuellement, sept centres de séjour et d'accueil restent toutefois encore en service, leurs structures pouvant évoluer selon les besoins.La tendance actuelle n'est cependant pas propre à la République tchèque. Ainsi, l'Autriche a annoncé avoir enregistré une diminution de 40% des demandes d'asile en l'espace d'un an. Une évolution qui, selon les spécialistes de la question, serait due à la politique européenne commune selon laquelle un seul des Etats membres de l'espace Schengen est désormais responsable du traitement d'une demande. Les réfugiés ne peuvent donc plus déposer de dossier dans plusieurs pays simultanément en espérant que leur démarche aboutisse dans au moins l'un d'entre eux.