Le nouveau Parquet européen se penchera sur le conflit d'intérêts du Premier ministre tchèque
Le conflit d’intérêt du Premier ministre tchèque Andrej Babiš sera prochainement examiné par le Bureau du procureur général européen (EPPO).
Cette nouvelle instance judiciaire est entrée en fonction le 1er juin à Luxembourg. Elle est chargée de lutter contre la grande criminalité portant atteinte au budget de l’UE, notamment des affaires de fraude, corruption et blanchiment d’argent. Le Parquet européen a commencé ses activités dans 22 pays de l’UE participants parmi lesquels figure la République tchèque.
Son représentant au sein du Parquet, Petr Klement, a déclaré à la Radio tchèque que le bureau examinerait une soixantaine d’affaires criminelles tchèques liées au budget européen, dont les autorités nationales s’étaient occupées depuis 2017.
Parmi ces affaires figure celle qui concerne les activités et subventions du groupe agro-alimentaire Agrofert, fondé par le Premier ministre Andrej Babiš avant son entrée en politique. Elle est également examinée par la Commission européenne.
Selon le rapport final de l’audit que la Commission a publié en avril dernier, le chef du gouvernement est en situation de conflit d'intérêts et enfreint les lois européennes et tchèques, car il continue de contrôler le groupe malgré la création de fonds fiduciaires.
Cette semaine, la police tchèque a de nouveau recommandé d’inculper Andrej Babiš pour fraude dans l’affaire dite du Nid de cigognes. Pour la construction de ce complexe touristique, le groupe Agrofert est soupçonné d'avoir perçu de manière illégale des subventions européennes à hauteur de 50 millions de couronnes (environ 2 millions d'euros).