Le nouveau plan de gestion des déchets ne convainc guère
Le gouvernement tchèque a validé un Plan de gestion des déchets qui doit encadrer ce secteur pour les dix prochaines années. Selon le ministère de l’Environnement, l’objectif est de limiter le rôle des décharges et de favoriser le recyclage. Un objectif qui n’est pas assez ambitieux et qui ne permettra pas à la République tchèque de se défaire de son statut de mauvais élève en Europe selon les organisations écologistes.
« Le nouveau Plan de gestion des déchets met en place différentes mesures afin d’améliorer le système de traitement des déchets sur lequel nous travaillons encore. En accord avec la hiérarchie européenne de traitement des déchets, mise en place par une directive en 2008, il s’agit d’empêcher au maximum qu’ils terminent à la décharge et au contraire d’en faciliter le recyclage. De surcroît, nous instituons un programme de prévention de la production des déchets pour la toute première fois en République tchèque dans le cadre de ce Plan. »
Cependant, ce nouveau plan ne fait pas l’unanimité et est perçu comme un cadeau empoisonné à l’approche de Noël, notamment du côté des entreprises et des municipalités, qui craignent de ne pas disposer de suffisamment de moyens pour appliquer les nouvelles règles de traitement des déchets, telles que l’obligation, à partir du premier janvier 2015, de mettre à disposition de leurs administrés des conteneurs destinés à recevoir les déchets biodégradables et de densifier leur réseau de conteneurs classiques.Surtout, le plan est critiqué par les mouvements écologistes pour son manque d’ambition. Ivo Kropáček de l’organisation Hnutí Duha, reconnaît qu’il a le mérite d’exister mais constate :
« En ce qui concerne le recyclage des déchets, le gouvernement a revu ses ambitions à la baisse. Il était initialement prévu de fixer un objectif de recycler la moitié des déchets communaux et cela n’a pas été maintenu. Pour l’heure, nous trions et recyclons 30% de ces déchets là où la moyenne européenne est de 40%. Le gouvernement a finalement fixé un objectif de 35% à l’horizon 2020, ce qui est un chiffre très bas et qui ne permet pas de rattraper notre retard européen. »Ce n’est pas la seule réserve des écologistes. Selon eux, il y a un risque que, dans le but de réduire le volume des déchets qui atterrissent dans les décharges, leur incinération soit privilégiée. Or cette méthode est largement pointée du doigt pour les problèmes environnementaux, principalement liés aux polluants rejetés dans l’atmosphère, et sanitaires, qu’elle engendre. Pour le représentant du ministère, Jaromír Manhart, cette perspective est peu probable et il explique pourquoi :
« Les écologistes n’ont en réalité rien à craindre. Les incinérateurs tchèques sont utilisés à pleine capacité, une capacité qui est de l’ordre de 650 000 tonnes de déchets brulés actuellement pour produire de l’énergie. Donc, le réseau des incinérateurs est pour l’heure saturé à 98%. »Hnutí Duha entend toutefois suivre au plus proche des régions et des communes les évolutions à venir en matière de traitement des déchets en essayant de les convaincre de ne pas se contenter des standards européens les plus bas. Les régions devront en effet d’ici dix-huit mois adopter leur propre Plan de gestion des déchets et le ministère de l’Environnement essaie de les inciter à viser des objectifs plus ambitieux que ceux du programme national.