Le Parti communiste lance sa campagne électorale sur fond de tensions internes
C'est ce samedi que le Parti communiste de Bohême et de Moravie, le KSCM, a officiellement lancé sa campagne pour les élections législatives des 2 et 3 juin prochains. Selon les derniers sondages, les communistes seraient crédités de plus de 11% des intentions de vote.
Réputé pour ne jamais avoir cédé face aux réformateurs et toujours avoir gardé une ligne dure pendant des années, Grebenicek reproche aujourd'hui à l'actuelle direction de trop se rapprocher des sociaux-démocrates et de leur « politique sans principes et corrompue ». Des reproches qu'il a adressés par écrit à Vojtech Filip, en menaçant de retirer sa candidature en tête de la liste du parti pour la région de Moravie du sud.
Le nouveau leader souhaite rompre en douceur avec l'image de son prédécesseur. Dans son discours prononcé samedi dans le centre des congrès de la capitale, Vojtech Filip a assuré qu'une victoire de son parti aux élections n'entrainerait pas une « sanglante » lutte des classes ou la nationalisation totale de l'économie. Cela ne l'a pas empêché de citer mot pour mot un discours prononcé par Klement Gottwald à Moscou en 1935 : « Que les ministres sociaux-démocrates proposent des mesures visant à rendre les capitalistes au moins en partie responsables de la crise économique. Nous soutiendrons de toutes nos forces quelque pas que ce soit fait en ce sens, au Parlement et en dehors du Parlement. »Par ailleurs, rappelons que l'Union de la Jeunesse communiste (KSM) tchèque a officiellement renoncé à son aspiration à renverser le capitalisme. Menacé d'interdiction par le ministère de l'Intérieur, ce mouvement marxiste-léniniste a remplacé dans ses statuts l'expression « renversement révolutionnaire du capitalisme » par « dépassement révolutionnaire du capitalisme » comme objectif final.
Le ministère avait fixé à vendredi dernier la date limite pour procéder à un tel changement. D'ici 15 jours, un avis définitif sera donné sur les modifications apportées par le KSM, une « organisation indépendante et volontaire fondée sur la doctrine de Marx, Engels et Lénine » selon ses dirigeants. Depuis le début de ses différends avec le ministère de l'Intérieur, plusieurs mouvements de jeunes communistes en Europe, dont en France, en Belgique, en Italie et en Grèce, ont manifesté leur soutien aux jeunes communistes tchèques. Le prix Nobel italien Dario Fo et le chanteur irlandais Bono figurent parmi les personnalités qui ont signé une lettre de soutien au KSM.