Le parti TOP 09, vainqueur des élections municipales à Prague, mis hors jeu
Prague sera dirigée par une grande coalition des deux principaux partis de droite et de gauche, le Parti civique démocrate (ODS) et le Parti social-démocrate (CSSD). Prague rejoint ainsi les autres grandes villes tchèques, Brno, Ostrava ou Plzen, où là aussi les principales formations rivales sur la scène politique tchèque ont trouvé un terrain d’entente pour partager le pouvoir.
La décision qui est tombée ce mardi matin a été confirmée par le chef de l’équipe de négociateurs de l’ODS, Boris Šťastný :
« Les paramètres de base concernant la coopération entre l’ODS et le CSSD dans le cadre d’une coalition ont été définis cette nuit et nous nous penchons désormais sur les détails ».
Le parti TOP 09, nouveau parti de droite sur l’échiquier politique tchèque, qui a remporté les élections municipales à Prague qui ont eu lieu les 15 et 16 octobre, devant l’ODS et le CSSD, sera donc dans l’opposition. Aussi inattendu qu’il puisse paraître, l’accord n’a guère surpris Zdeněk Tůma, tête de liste du parti TOP 09 et candidat au poste de maire de Prague. Selon lui, cette nouvelle ne fait que confirmer l’existence des liens étroits entre l’ODS et le CSSD, à la mairie de la capitale:
« C’est une mauvaise nouvelle pour Prague. Je pense qu’une coalition qui serait formée entre notre parti et l’ODS ou bien entre notre parti et les sociaux-démocrates serait à même d’apporter un changement plus profond, le changement qu’il faut ».Et František Laudát, négociateur du parti TOP 09, d’ajouter que « préférer une telle coalition, c’est mépriser la volonté des électeurs ».
Le numéro deux du parti et ministre des Finances Miroslav Kalousek va pour sa part jusqu’à dire qu’il s’agit d’un « cartel de corruption », tout en estimant que ceci ne devrait pas porter préjudice au fonctionnement de la coalition gouvernementale, formée par l’ODS, TOP 09 et le parti Affaires publiques (VV).La coalition formée à Prague entre la droite et la gauche ne semble pas plaire non plus aux leaders des deux partis en question, respectivement Petr Nečas (ODS) et Bohuslav Sobotka (CSSD). Elle est dénoncée, aussi, par la tête de liste des sociaux-démocrates à Prague, Jiří Dienstbier junior. Sa voix est catégorique mais isolée.
Il s’avère dès lors presque certain que Bohuslav Svoboda, médecin reconnu et candidat de l’ODS, sera le nouveau maire de Prague. La tradition des maires de Prague issus de l’ODS demeurerait donc ininterrompue, en dépit du fait que ce parti y a récemment essuyé sa première grande défaite.La première session du nouveau conseil municipal de Prague est prévue au début du mois de décembre.