Le patrimoine minier des Monts métallifères et le haras de Kladruby inscrits à l’UNESCO
Les collines du Prosecco, en Italie, les montagnes sacrées de l’île de Grande Canarie, le Musée Guggenheim de New York, mais également les Monts métallifères situées en Bohême du Nord et un site tchèque d’élevage de chevaux d’attelage cérémoniels… Voici quelques-uns des nouveaux venus de la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le massif des Monts métallifères, qui doit son nom aux nombreux gisements de minerais disséminés dans son sous-sol, s’étend sur quelque 6 200 hectares situés des deux côtés de la frontière tchéco-allemande. Au total, dix-sept sites miniers en Allemagne et cinq autres en République tchèque ont ainsi été classés par l’UNESCO. Du côté tchèque, il s’agit par exemple des localités de Jáchymov, Boží Dar, Krupka ou Mědník.
Pratiquement inhabités au Moyen âge et recouverts de forêts impénétrables, les Monts métallifères ont été peuplés par des mineurs et des commerçants à partir du XVe siècle. Leur histoire est marquée par l'exploitation de nombreux gisements d’argent, d’étain, de cobalt, de nickel, de mercure, de fer et d’uranium, comme nous le raconte Alois Rittig qui exploite aujourd’hui la galerie minière de la Saint-Martin à Krupka, accessible au public :« Il existe ici, dans la région, quelque 167 galeries de mine anciennes qui sont documentées. Il y avait tellement de ressources minières au sous-sol que les Monts métallifères ressemblent à l’emmental ! »
Une région profondément marquée non seulement par huit siècles d'exploitation minière presque continue, mais aussi par les grands bouleversements du XXe siècle, à savoir l’expulsion de la population allemande après la Seconde Guerre mondiale par le régime totalitaire, qui condamnait des prisonniers politiques à des travaux forcés dans les mines d’uranium de Jáchymov, sans oublier la pollution industrielle dont les forêts des Monts métallifères se remettent peu à peu depuis la chute du communisme.
Le second site tchèque inscrit, samedi, au patrimoine mondial de l’UNESCO, est celui de Kladruby nad Labem, situé près de Pardubice, dans la plaine de l’Elbe, à une centaine de kilomètres à l’est de Prague.Il comprend des champs, des pâtures clôturées, une zone forestière ainsi que des bâtiments construits au XVIe siècle avec l’objectif principal de servir à l’élevage et au dressage des chevaux kladruber, un type de cheval de trait utilisé lors des cérémonies de la cour impériale des Habsbourg.
Une inscription-surprise, car la candidature du site de Kladruby aurait dû être examinée par l’UNESCO seulement l’année prochaine. On écoute le directeur du haras de Kladruby, Jiří Machek :
Avec ces deux nouvelles inscriptions, le nombre de sites tchèques classés au patrimoine mondial de l’UNESCO s’élève désormais à quatorze. D’autres candidatures sont en cours de préparation, par exemple celle de Žatec, ville connue pour sa culture de houblon, ou encore celles des grandes villes d’eaux européennes, parmi lesquelles figurent les fameuses stations thermales tchèques de Karlovy Vary, Františkovy Lázně et Mariánské Lázně.