Le pirate de l'air Radomir Sebesta bénéficie d'une grâce présidentielle
Le président de la République, Vaclav Klaus, a gracié lundi dernier huit personnes condamnées par la justice. Parmi elles, Roman Sebesta, exilé en Allemagne et condamné pour détournement d'avion et vol d'explosifs.
La grâce accordée par Vaclav Klaus à Radomir Sebesta donne l'occasion aux médias tchèques de revenir sur une affaire qui date de plus de vingt ans. Le 10 mai 1978, Radomir Sebesta et Josef Katrinak, munis de deux kilos d'explosifs, parviennent à contraindre le pilote qui devait assurer la liaison Prague - Brno à faire demi-tour pour se poser à Francfort-sur-le-Main. Les deux pirates de l'air, qui n'avaient pour but que de fuir leur pays et la "normalisation" du début des années soixante-dix, furent condamnés à trois ans de prison par un juge allemand, et restaient sous la menace de condamnations à dix et douze ans d'incarcération prononcées par la justice tchécoslovaque en 1983. Selon le quotidien Mf Dnes, l'ex-Président Vaclav Havel aurait rejeté la première demande de grâce déposée par l'un d'entre eux, Radomir Sebesta. Aujourd'hui âgé de 52 ans, il va enfin pouvoir revenir dans son pays pour visiter sa famille. Pour le Secrétaire du bureau du Président Klaus, Ladislav Jakl, il s'agit d'un cas bien particulier:"Il s'agit d'une personne qui a détourné un avion au moyen d'explosifs, un crime grave, commis dans le but de fuir la Tchécoslovaquie communiste vers un pays libre. Dans les faits cependant, étant donné son jeune âge et sa volonté de ne pas utiliser les explosifs, le Président a jugé qu'il pouvait être gracié. Roman Sebesta a déjà purgé une peine en Allemagne. Il lui sera désormais permis de retourner dans son pays et de rendre visite à ses vieux parents."
Le cas de Sebesta et Katrinak n'est pas un cas isolé. Après le coup d'Etat de 1948, mais surtout dans les années soixante-dix et quatre-vingt, nombreuses furent les tentatives d'évasion par les airs. L'affaire la plus connue reste celle du groupe mené par Lubos Adamica en 1972 sur la ligne Prague - Marianske Lazne qui se solda par un échec et surtout par la mort du pilote. La propagande communiste de l'époque s'en était alors servie pour l'un des épisodes de la célèbre série télévisée "Les 30 enquêtes du major Zeman".