Origine éditoriale de l’amnistie présidentielle, entre mensonges et accusations
L’amnistie prononcée par le président de la République dans son discours du Jour de l’An aurait été concoctée par le ministère de la Justice, et non par Václav Klaus. C’est du moins ce qu’affirme l’avocat Pavel Hasenkopf, ancien conseiller du cabinet présidentiel. Celui-ci a déclaré avoir rédigé une première version de l’amnistie, qui aurait ensuite été complètement modifiée par le ministère de la Justice. Ces propos ne sont pas restés sans réaction : le ministre Petr Blažek, a nié en bloc ses allégations, allant même jusqu’à parler de « pur mensonge ».
Les propos de Ladislav Jakl sont toutefois quelque peu ambigus : si, selon lui, le président Klaus est bel et bien le seul auteur de l’amnistie, il se serait néanmoins laissé « inspirer » par ses conseillers. Ladislav Jakl explique :
« La version finale de l’amnistie a pris forme pendant de longs débats polémiques, dans le bureau même du président. Tous les paramètres de l’amnistie ont été décidés par Václav Klaus. Mais, effectivement, lors de ces prises de décision, il a pu être inspiré, par exemple, des consultations avec ses proches collaborateurs, des consultations auxquelles j’ai participé. »L’origine de la rédaction officielle de l’amnistie semble donc manquer de netteté. Selon Pavel Hasenkopf, le ministère de la Justice aurait voulu atteindre deux objectifs à travers cette amnistie : d’une part, faire de la place dans les prisons surpeuplées, et d’autre part se débarrasser des affaires qui traînaient en longueur et encombraient le système judiciaire. Cependant, le ministère de la Justice a réagi dans un communiqué jeudi en faisant savoir qu’aucune proposition ne lui était parvenue de la part de Pavel Hasenkopf.
Rappelons que l’amnistie dont il est question a notamment permis la remise en liberté d’environ 6 500 prisonniers. Toutefois, un de ses articles abolitionnistes a provoqué une forte indignation en stoppant notamment la poursuite des crimes économiques dont les dommages et intérêts s’élevaient à plusieurs milliards de couronnes.