Le Premier ministre critiqué pour son escale alpine
Le Premier ministre Mirek Topolanek est sous le feu de la critique des médias et de l’opposition pour son arrêt privé en Autriche, alors qu’il revenait d’une visite officielle en Bulgarie, au début du mois.
« Nous invitons le Premier ministre à rembourser les frais allant de 150 à 300 000 couronnes que son voyage privé a coûtées aux contribuables. »
Le bureau du gouvernement justifie cette escale imprévue par des entretiens avec l’ambassadeur tchèque en Autriche, Jan Koukal. La social-démocratie réfute résolument cette version des faits, car pas un mot sur une éventuelle rencontre entre les deux hommes ne figure dans le programme de la visite adopté par le cabinet. Et les médias d’attirer l’attention sur le fait qu’un aéroport se trouve aussi à Vienne et qu’il aurait été plus avantageux pour le diplomate de rencontrer Mirek Topolanek à Prague, qui se trouve à 270 de Vienne, plutôt qu’à Innsbruck, distant de 480 km.
Contrairement à l’usage, le Premier ministre ne s’est pas rendu au point presse qui suit la réunion régulière de mercredi du cabinet et a laissé sans commentaire les accusations des critiques :« Je ne dis rien du tout. »
Le vice-Premier ministre, Petr Necas, a pris la défense du chef du cabinet en expliquant que les avions du gouvernement doivent accomplir un certain nombre d’heures de vol et que peu importe quand et où les pilotes effectuent ces vols. La ministre de la Défense, Vlasta Parkanova, s’est jointe à cette explication en proposant de rendre publiques les données sur les voyages officiels des dirigeants politiques.La social-démocratie insiste pour obtenir une excuse du Premier ministre et le remboursement des frais de son escale privée à Innsbruck, sinon il risque d’être soupçonné d’avoir enfreint à la loi sur l’administration des biens d’autrui. Le plus fort parti de l’opposition est prêt à soumettre l’affaire à l’examen de la commission de contrôle de la Chambre des députés et à interpeller Topolanek à la Chambre. D’autant plus que, comme les médias le rappellent, ce n’était pas la première fois que l’avion du Premier ministre faisait un détour : en avril dernier, lorsqu’il revenait d’une visite officielle en Suède, il s’était déjà posé à Innsbruck, tandis qu’en octobre dernier, lors d’une visite officielle en France, l’Airbus spécial du gouvernement ne s’était pas dirigé directement vers Paris mais d’abord vers Bologne où le Premier ministre est monté à bord.