Le Président de la République nomme enfin les premiers nouveaux ambassadeurs
Après plusieurs mois d’immobilisme diplomatique, provoqué par le différend opposant l’ancien ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, et le Président de la République, Miloš Zeman, ce dernier a signé ce jeudi les décrets de nomination de quinze nouveaux ambassadeurs. Le chef de l’Etat a profité de la mise en place de « son » gouvernement d’experts, pour faire valoir son point de vue sur la diplomatie tchèque.
Le chef du Bureau international du Château de Prague, Hynek Kmoníček, a tenu à assurer ce jeudi, que les quinze premiers ambassadeurs récemment nommés, ont été précédemment proposés par Karel Schwarzenberg, lui-même. Les dix prochains noms d’ambassadeurs, devant être rendus public le mois suivant doivent réunir également des diplomates de carrière. Néanmoins, pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, il s’agit là d’une extension continuelle des pouvoirs du Président de la République :
« Un des buts de la mise en place de ce gouvernement d’experts par Miloš Zeman a été de lui rendre possible la nomination selon sa volonté arbitraire ».
Si les postes d’ambassadeurs en Russie et en Slovaquie ont créé la discorde, le chef du Bureau international du Château de Prague, Hynek Kmoníček, affirme qu’une entente sur les noms de Klausová et de Remek existe actuellement. Le ministre des Affaires étrangères, Jan Kohout, confirme indirectement :
« Les ambassadeurs doivent être des personnes qui ouvrent également la porte à la sphère entrepreneuriale, et de ce point de vue, les personnes de Lívia Klausová ainsi que de Vladimír Remek, répondent tout à fait à ces conditions. »S’il s’agit d’une alternance routinière au sein de la vie politique, d’après le directeur de l’Institut des relations internationales, Petr Kratochvíl, le problème réside ailleurs :
« Le problème crucial réside dans la relation triangulaire entre le ministère des Affaires étrangères, le Bureau du gouvernement et le Président de la République, car tous les trois veulent, dans une certaine mesure, s’immiscer dans la politique internationale. Et s’ils existent des liens politiques entre eux, alors cela peut se projeter justement sur la nomination des ambassadeurs. Les noms des deux personnes qui font polémique, sont plutôt de l’ordre de controverses nationales, cela n’a pas vraiment de retentissements à l’étranger. »
Néanmoins, Petr Kratochvíl rajoute :
« Bien évidemment, la question clé est de savoir combien de temps durera le gouvernement de Jiří Rusnok. Concernant les relations à long terme entre le Président de la République et le ministre des Affaires étrangères, je crois que ce qui sera intéressant ce n’est pas la situation sous le ministère de Jan Kohout, mais l’évolution de la situation après les nouvelles élections, qui verront probablement une victoire des sociaux-démocrates. »Les relations diplomatiques peuvent ainsi encore radicalement évoluer.