Le président tchèque a passé quatre jours en visite officielle en Russie
Le chef de l'Etat tchèque, Vaclav Klaus, a été, pendant ce week-end, l'hôte du président de la Fédération russe, Vladimir Poutine, pour la deuxième fois. Pourtant, c'était la première visite officielle d'un président tchèque en Russie.
A la différence de la visite de Vaclav Klaus en Russie, en 2003, où il avait bénéficié des honneurs d'un invité privé dans la résidence secondaire du président russe, Vladimir Poutine, les quatre jours passés en tant qu'hôte officiel du maître du Kremlin, où le président tchèque était logé, ne se sont pas déroulés dans la même bonne entente. Cette visite peut être caractérisée comme plus pompeuse, avec tous les fastes et les cérémonies qui font partie de la visite d'un chef d'Etat dans la capitale d'un autre Etat, mais l'atmosphère était bien différente. En effet, elle a surtout été influencée par les plans des Etats-Unis, d'implanter une base antimissile en Europe, dont le radar serait installé sur le territoire de la République tchèque. Le président tchèque n'a pas réussi à convaincre son homologue russe de la nécessité de cette installation pour la lutte contre le terrorisme. A sa déclaration selon laquelle le radar américain ne mettrait pas en danger, du côté tchèque, la sécurité de la Russie, il s'est vu répondre par le président russe, avec son humour un peu caustique, que « de toute manière, ce ne seront pas les Tchèques qui commanderont la base ». Pour lui le danger est le même que celui représenté par les Pershing déployés en Europe dans les années quatre-vingts. Vaclav Klaus a tenu à préciser :
« L'objectif de mon voyage était de séparer cette question de la base américaine de toutes les autres choses, dans nos relations avec la Fédération russe. Je suis persuadé de mon devoir de faire en sorte que cette question ne nuise pas aux bonnes relations tchéco-russes, qui nous intéressent au plus haut point. Je puis affirmer que nous y sommes parvenus. »
Les nombreux hommes d'affaires qui accompagnaient le président tchèque sont, peut-être, plus satisfaits : ils ramènent dans leurs bagages des contrats d'une valeur de plus de 250 millions d'euros. Lors d'une conférence à l'Université Lomonosov de Moscou, où il a reçu le titre de professeur honorifique, Vaclav Klaus a évoqué d'autres thèmes, en critiquant l'Union européenne ou ceux qui mettent en garde contre le réchauffement de la planète. A noter que la presse tchèque a rapporté que comme à son habitude lors de discussions avec des représentants officiels de la Fédération russe, Vaclav Klaus a souvent ignoré le protocole, en s'exprimant directement en langue russe ou en corrigeant certains termes employés par le service de traduction.