Le prêtre - une cible facile pour les agresseurs
Trebenice est une commune située en Bohême du nord. Le 11 septembre dernier, elle est devenue le lieu d'un crime hors du commun : l'assassinat d'un prêtre.
Sous le choc, la société tchèque se demande jusqu'où la brutalité de certains agresseurs pourra aller et de se dire que « plus rien n'est sacré ». Victime d'un acte de banditisme, Ladislav Kubicek, 78 ans, est le sixième prêtre à avoir été assassiné dans le pays depuis le début des années quatre-vingt-dix. Ce mercredi, des centaines d'habitants de Trebenice et de ses alentours, croyants ou pas, se sont réunis dans l'église où le prêtre assasiné exerçait, pour manifester leur émotion et leur indignation. Une cérémonie s'est déroulée, aussi, dans la cathédrale de la proche ville de Litomerice, en présence, cette fois-ci, de nombreux dignitaires et du chrétien-démocrate Cyril Svoboda, ministre des Affaires étrangères. L'un des deux accusés, que la police a rapidement mis sous les verrous, a 15 ans. Ainsi, l'événement tragique de Trebenice élargit la liste noire des crimes récemment commis par des mineurs. Josef Koukl, évêque de Litomerice, situe ce constat dans un contexte plus large: « Cette année,des enfants ont tué sept personnes âgées de plus de 70 ans. Moi, quand j'étais petit, on cultivait les contes de fées dans lesquels le Bien l'emportait sur le Mal. Le climat et la vague de violence et d'agressivité sont aujourd'hui tels, dans les médias surtout, que les jeunes n'arrivent plus à distinguer ces deux polarités ».
Le thème de la criminalité des mineurs est effectivement d'une brûlante actualité, en Tchéquie. C'est notamment la question de la réduction de l'âge de la responsabilité pénale des jeunes - de 15 ans aujourd'hui - qui est largement discutée. En attendant, le ministère de l'Education nationale a rédigé un amendement à la loi définissant des règles plus strictes en ce qui concerne l'éducation et le placement des enfants dans des institutions spécialisées. « Il faut que l'enfant dangereux soit isolé, en dépit de son âge », explique la ministre Petra Buzkova.