Montée de la criminalité en République tchèque

Photo: Tomáš Adamec, ČRo

La criminalité a augmenté de 7% en République tchèque. Sur l’année 2013, 325 000 infractions ont été constatées, soit près de 21 000 de plus qu’en 2012. L’amnistie présidentielle annoncée au mois de janvier 2013 par l’ancien chef de l’Etat Václav Klaus serait l’une des causes de cette hausse du nombre d’actes délictueux.

Photo: Tomáš Adamec,  ČRo
L’année dernière, en République tchèque, il y a eu 182 meurtres, six de moins par rapport à l’année 2012. Malgré cette légère amélioration, le nombre de vols et de cambriolages a considérablement augmenté et ce de près de 20%. Les nouvelles zones pavillonnaires sont les cibles les plus fréquentes des cambrioleurs dans la mesure où les voisins ne se connaissent pas encore, et les maisons ne semblent pas encore bien protégées. Notons également que sur les 325 000 infractions enregistrées en 2013, près de 43% des cas ont été élucidés.

L’amnistie présidentielle, annoncée au mois de janvier 2013 par l’ancien président de la République Václav Klaus, et qui a conduit à la libération de plus de 6 300 détenus, serait en partie responsable de cette hausse de la criminalité. L’adjoint du président de la police, Václav Kučera, précise quels ont été les conséquences de l’amnistie en pratique :

Václav Kučera,  photo: Policie ČR
« Plus précisément, l’amnistie a indirectement été la cause de 5 294 actes délictueux. Si l’amnistie a remis en liberté 6 317 détenus, au total 2 471 d’entre eux ont par la suite été de nouveau poursuivis par la justice. Donc près de 40% des détenus remis en liberté ont ensuite été poursuivis. »

Toutefois, cette amnistie n’est pas le seul facteur de l’accroissement des actes délictueux. La hausse du chômage ainsi que du nombre de personnes toxicomanes seraient d’autres causes invoquées. La police a enregistré une augmentation de près d’un quart du nombre d’infractions relatives aux drogues. Concernant les infractions contre les biens, Václav Kučera développe:

« Nous avons enregistré une hausse d’actes délictueux relatifs à la détention illégale de drogue, et ce essentiellement en lien avec les lieux de fabrication et de culture dans les régions tchèques. En 2013, nous en avons détruit un grand nombre. C’est ce qui favorise l’apparition d’une criminalité reliée à la drogue, et conduit donc à des infractions contre les biens, car les délinquants, les toxicomanes, ont besoin d’argent pour leur dose, de l’argent qu’ils obtiennent en commettant des faits délictueux. »

Une autre donnée concerne les personnes âgées, lesquelles ont été victimes de vols et de fraudes à hauteur de 35 millions de couronnes, soit près de 1,3 million d’euros. Afin de protéger les seniors contre d’éventuelles agressions, la ville d’Olomouc, par exemple, a déjà fourni un système d’alarme à plus de 3000 de ces personnes.

Photo: Filip Jandourek,  Radio tchèque
Au total, en 2013, près de 117 000 personnes ont été poursuivies par la justice. La moitié de ce chiffre concerne essentiellement des individus récidivistes qui peinent à trouver du travail ou à rembourser leurs dettes. Face à cette difficulté, le directeur du Service probatoire et de médiation, Pavel Štern, répond :

« Les agents de probation qui aident à la réinsertion des détenus reçoivent des cours relatifs à la problématique du surendettement des particuliers. Au même titre, nous essayons d’intensifier le plus possible notre collaboration avec les bureaux de travail. »

La plupart des infractions ont été enregistrées dans les villes les plus peuplées, à savoir Prague, Brno ou České Budějovice, suivies de près par Ostrava et Plzeň. La capitale tchèque enregistre toutefois un taux de criminalité supérieur même si c’est essentiellement en Bohême du Nord et en Moravie que les actes délictueux sont les plus nombreux, et c’est précisément là où la police souhaite particulièrement intervenir dans le cadre d’un programme de prévention en collaboration avec les communes.