Le prix Gratiat Agit 2006 connaît ses 22 lauréats
Vingt deux noms ont élargi la liste des personnalités auxquelles le ministère des Affaires étrangères attribue, depuis 1997, le prix Gratias Agit pour la propagation de la bonne renommée de la République tchèque à l'étranger. La cérémonie a eu lieu ce jeudi au Palais Tchernin :
Au nom des lauréats, le cardinal Tomas Spidlik, représentant de l'exil catholique tchèque fixé depuis plus de 50 ans au Vatican a prononcé une courte réflexion philosophique :
« Dans la mythologie tchèque, il y a deux monts mythiques : Rip où l'ancêtre Cech s'est arrêté en disant « Voilà c'est la terre où on peut s'établir », et le mont Blanik où les chevaliers endormis attendent le moment où le pays vivra ses moments les plus difficiles pour venir à son aide. A Blanik, on rêve des idéaux, à Rip, on regarde la réalité en face. Comment concilier ces deux mondes ? Le monde réel, ce ne sont pas que nos idéaux, c'est notre travail, notre main tendue, et nous qui sommes partis en exil, nous en avons une expérience : les Tchèques ont tendu les mains vers ceux qui les ont accueillis chez eux et ces derniers ont accepté cette main. C'est pourquoi il est poli que les étrangers qui ont tendu leur main à la nation tchèque soient décorés avec nous. »
Xavier Galmiche, professeur des littératures tchèques à la Sorbonne est l'un de ces « étrangers » qui propagent la culture tchèque à l'étranger :« Je dirige la section de tchèque de l'UFR et d'études slaves de l'Université Paris IV Sorbonne. J'ai fondé, il y a 5 ans, avec une collègue de germanistique un centre de recherches sur les cultures centre-européennes avec le souci affiché de dépasser le cadre strictement national qui je crois est à la fois dépassé et empoisonnant. J'ai, par ailleurs, un certain nombre d'activités para universitaires : nous avons fondé une association qui s'appelle Bohemica - vous pouvez regarder les pages Internet, c'est beaucoup d'informations sur la culture tchèque en français. J'ai fondé aussi une série de tribunes des livres, de tout ce qui parait fraîchement en français, qu'on appelle palabre centre-européen et je crois que c'est un peu ce qu'on peut faire en France. »