Le problème de l'euthanasie en République tchèque
Au lendemain de l'adoption de l'euthanasie par le Parlement des Pays-Bas, l'attention est de nouveau tournée vers ce problème, aussi, en République tchèque... Alena Gebertova.
Le code pénal tchèque qualifie l'homicide volontaire d'une personne, personne malade surtout, que ce soit à sa demande ou par pitié, comme un assassinat... Or, la question de l'euthanasie ressurgit assez régulièrement, sans faire toutefois l'objet d'un véritable et large débat national.
Comme partout ailleurs, il existe en République tchèque des arguments pour et contre. J'ai lu pour vous dans la presse de ce jeudi quelques opinions... Pour le pasteur protestant, Milos Rejchrt, l'euthanasie, en tant que volonté du malade, n'est pas par définition inacceptable. Beaucoup plus dangereuse serait l'euthanasie rampante, courante dans notre société, qui se traduit par un manque de soins... Le très connu écrivain tchèque, Ludvik Vaculik, accepterait l'euthanasie pour lui-même et pour sa famille. Pas pour les autres, étant donnée la lourde responsabilité... Le journaliste Ivan Hoffman craint que la mort ne devienne un business, étant moins chère que les soins... Un autre journaliste de renom, Karel Hvizdala, estime que l'euthanasie s'inscrit dans un problème beaucoup plus large que l'humanité affronte au seuil du prochain millénaire. La tabouisation de la mort fait que nous ne la percevons plus comme une partie naturelle de la vie, dit-il... Seule une société libre peut se permettre de légiférer sur l'euthanasie. Le champ de la liberté se voit ainsi encore élargi. Tel est l'avis d'Emanuel Mandler, politologue... Et voici encore trois arguments de Martin Komarek dans Mlada fronta Dnes. Le premier : une mort miséricordieuse est un assassinat et un suicide. Le second : on connaît les cas de malades qui ont guéri pour ainsi dire miraculeusement. Le troisième : On est censé croire que l'on comprendra le sens de la vie au moment suprême de la vie qui est donc extrêmement important. Une joie absolue est peut-être à espérer, après la souffrance vécue... Voilà donc quelques réflexions sur l'euthanasie, retenues dans la presse tchèque.