Le problème démographique en Tchéquie

La République tchèque est confrontée à un problème : le nombre des naissances est en baisse. Le gouvernement ne voit qu'une seule solution. Alain Slivinsky vous la présente.

Le sombre avenir démographique de la Tchéquie est le résultat de la baisse du nombre de nouveau-nés. En 1989, encore, la moyenne était de 1,84 enfant par femme tchèque. Aujourd'hui, cette moyenne n'est que de 1,14. C'est une baisse record, en douze ans, dans l'histoire du pays. En Europe, seules l'Italie et l'Espagne accusent une baisse du nombre de naissances, encore plus importante. Un paradoxe, car ce sont des pays très catholiques et où règne le culte de la femme-mère. Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Vladimir Spidla, est catégorique : « Si cette tendance à la baisse des naissances continuait, et si la Tchéquie devenait une île isolée du monde extérieur, en 2400, la nation tchèque s'éteindrait ». Le ministre est persuadé que les mesures les plus sophistiquées ne peuvent conduire à la hausse de la natalité. Les pays membres de l'Union européenne ont fait le même constat. Le remède ? Le ministre l'a ébauché, lundi, devant les étudiants de l'Université de la Bohême du sud, à Ceske Budejovice : des centaines de milliers d'immigrés qui sauveront la Tchéquie de la disparition de sa nation et de la crise économique. Il s'agirait, en premier lieu, selon Vladimir Spidla, des Ukrainiens. Il est clair : « Dans trente ans, il y aura 1 million d'immigrés, en République tchèque, surtout en provenance d'Ukraine ». Le pays se retrouverait, ainsi, au niveau de l'Allemagne, par exemple, avec 10 % d'habitants d'origine étrangère. Rappelons qu'ils représentent, actuellement, 2 % de la population. L'Etat compte effectuer une sélection parmi les candidats à l'immigration. Critères : préférences à un haut niveau d'instruction, aux familles, à l'origine culturelle. Un Slovaque aura, aussi, la priorité devant un candidat d'Asie de l'est. Le ministre du Travail est des Affaires sociales, Vladimir Spidla, qui est aussi Vice-premier ministre, affirme que l'Etat se prépare déjà à l'arrivée de ce grand nombre d'immigrés. Dans son ministère, mais aussi dans l'administration, les employés devraient maîtriser d'autres langues, en premier lieu l'ukrainien et le russe, pas seulement l'anglais. Certaines universités pensent ouvrir des spécialisations de politique d'immigration et de problématique des minorités nationales. Une vision un peu triste de l'avenir des Tchèques de souche, mais elle est un peu semblable pour d'autres pays européens.