Le procès étroitement suivi du prince du Qatar

Le prince du Qatar Hamad bin Abdullah Al Thani, photo: MFDnes, 31.5.05
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Le tribunal de Prague a condamné à deux ans et demi de prison le prince du Qatar, Hamad bin Abdullah Al Thani, pour avoir eu des relations sexuelles avec des jeunes filles mineures. Son procès est devenu étroitement suivi, puisqu'il a déclenché un conflit entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif. L'avocat du prince veut porter plainte devant la Cour constitutionnelle.

Deux ans et demi de prison ferme pour le prince du Qatar, proche de l'ancien émir, qui, dans son appartement pragois, a eu des relations sexuelles avec seize filles mineures, dont quatre âgées entre 12 et 15 ans. Tel est le verdict rendu par la juge Monika Krikavova en dépit d'une forte opposition du ministre de la Justice, Pavel Nemec. Ce dernier voulait que le prince soit extradé pour être jugé au Qatar. La juge l'a cependant résolument refusé : « Le seul organe qui a le droit de décider, c'est le tribunal. Le ministère n'a aucune compétence en matière de décision », a-t-elle déclaré en qualifiant la lettre avec laquelle le ministre a accompagné la demande du Qatar d'extrader le prince « d'intervention sans précédent du pouvoir exécutif dans le pouvoir judiciaire : Il s'agit là d'une pression qui, en 2005, est inadmissible et le tribunal ne s'y soumettra pas, » a t-elle souligné. En même temps, la juge a décidé que le prince sera extradé au Qatar après trente mois de prison purgés en Tchéquie.

Le verdict n'est toutefois pas valide, puisque l'avocat du prince, Josef Lzicar, s'est pourvu en appel. Il veut porter plainte contre le travail des tribunaux tchèques devant la Cour constitutionnelle et la Cour supérieure :

Josef Lzicar  (au milieu),  photo: CTK
« La position du tribunal du 2e arrondissement de Prague était connue dès le début-même du procès et je suppose que l'appel interjetté au tribunal municipal ne changera rien à l'état des choses », a indiqué ironiquement l'avocat qui, selon ses dires, s'attendait à ce que le verdict soit tel qu'il est.

Nous rappelerons encore que l'affaire n'a pas laissé indifférent le procureur général de la République, Mme Marie Benesova. Fort inquiète du comportement du ministre de la Justice, elle a donné l'ordre à la police anti-corruption de vérifier les circonstances de sa prise de décision en faveur de l'extradition du prince au Qatar.