Le projet « Adjamal » en Afghanistan : un succès qui fait du bien aux Tchèques
Nous en avons parlé dans nos émissions : depuis cette semaine, le médecin ophtalmologiste tchèque Matin Filipec soigne, en Afhganistan, des malades souffrant de troubles de la vue. A peine arrivé à Kaboul, il a effectué la première greffe de la cornée dans l'histoire de ce pays, où les graves maladies oculaires, liées à la malnutrition générale, sont un véritable fléau. Et, devant son cabinet, se pressent des foules, dans l'espoir de recouvrer la vue, la santé, la liberté...
C'est une nouvelle qui a fait sensation à Kaboul. Selon la journaliste tchèque Petra Prochazkova, actuellement sur place, toute la capitale afghane parle de « nouveaux yeux » miraculeux que l'on peut se procurer chez ce médecin étranger, venu de loin. Mais... Martin Filipec et son équipe tchéco-italienne sont loin de pouvoir satisfaire tous ceux qui demandent de l'aide. Coup de malchance, ils ont même été obligé de renoncer à l'opération du petit Adjamal, enfant qui a perdu la vue suite à la sous-alimentation et pour qui, en fait, tout ce projet a été concocté. Adjamal ne peut plus être greffé, ont constaté les médecins, mais il a de fortes chances d'être placé, grâce à ses « parrains » tchèques de l'association civique Berkat, dans un établissement spécial. C'est aussi un privilège, pour un enfant afghan démuni. Le « remplaçant » d'Adjamal et donc le premier patient afghan ayant subi la greffe de la cornée, a 18 ans et il s'appelle Satchim Amad. Pour l'instant, Martin Filipec et son collègue italien Claudio Carresi ont examiné plus de 50 patients, dont deux fillettes âgées de trois mois et de quatre ans, atteintes de leucome. Elles seront opérées dans les jours qui viennent. Nous l'avons dit, le nombre de malades qui rêvent d'avoir de « nouveaux yeux » est impressionnant et tous ne pourront certainement pas être greffés. Du moins pas par l'équipe du docteur Filipec. Mais il ne faut pas oublier que ce n'est qu'un début : la clinique pragoise Lexum a offert à l'hôpital de Kaboul l'équipement nécessaire pour la réalisation des transplantations, pour que les médecins afghans puissent travailler dans les mêmes conditions que leurs collègues plus chanceux, ceux qui sont en train de les former.