Le projet d’expansion de l’immense mine à ciel ouvert de Turów inquiète les voisins tchèques
Une pétition en faveur de la protection des sources d’eau potable dans la région frontalière entre la République tchèque, la Pologne et l’Allemagne et contre l’expansion de la mine à ciel ouvert de Turów en Pologne voisine sera remise à Bruxelles à la commission compétente du Parlement européen. La pétition a été signée par près de 13 000 personnes dans les trois pays.
En Pologne, toutefois, le charbon permet de produire l’essentiel de l’électricité et le gouvernement entend poursuivre son exploitation à Turów jusqu’en 2044. La mine, qui fournir 8 % du total d’électricité de la Pologne, devrait être agrandie sur une surface de 30 kilomètres carrés et les autorités prévoient de descendre jusqu’à une profondeur de 330 mètres en dessous du niveau de la surface des terrains environnants.
Ces projets suscitent d’importantes craintes dans les communes voisines de République tchèque, en Bohême du Nord, tant en raison de la disparition probable de réserves d’eau potable les alimentant que du bruit et de la détérioration de la qualité de l’air. La pétition sera remise à Bruxelles par les maires des communes, des représentants de la région de Liberec et de Greenpeace.
Sans tenir compte des objections de leurs voisons, la ville de Bogatynia a d’abord validé, en mai dernier, la modification du plan territorial qui doit permettre l’agrandissement de la mine. En janvier dernier, la direction régionale de l’autorité responsable de la protection de l’environnement à Wroclaw a également émis un avis favorable avec effet immédiat. Cette décision signifie que les préparatifs en cours peuvent se poursuivre, la licence d’exploitation délivrée en 1994 arrivant à terme en avril prochain.
En République tchèque, le cabinet d’avocats sollicité par la région de Liberec estime que la Pologne viole non seulement les législations tchèque et polonaise, mais aussi le droit européen. La semaine dernière, la commission des pétitions du Parlement européen a décidé de débattre de la pétition qui sera déposée par les représentants tchèques dès sa prochaine réunion en mars, soit donc en procédure accélérée. Par ailleurs, la Commission européenne a appelé la Pologne à répondre aux objections émises par la République tchèque. Elle dispose de dix semaines pour cela.