Le retour aux combustibles solides nuit à la santé
Il se peut que cet hiver, beaucoup de communes plongent dans le smog. Une nouvelle hausse du prix du gaz, cette fois-ci bien sensible avec 20% de hausse en moyenne, a contraint beaucoup de Tchèques, surtout à la campagne, à remplacer le gaz par des combustibles solides. Les économies ne seront cependant qu'illusoires car leurs habitants les paieront cher, par des problèmes de santé.
Les habitants des communes qui reviennent massivement au charbon disent avoir été trahis. Il n'y a pas si longtemps, ils ont été encouragés à remplacer leurs chauffages au charbon par des systèmes écologiques moins polluants, au gaz ou à l'électricité. Après avoir réalisé d'importants investissements pour les convertir, aujourd'hui, ils ne sont plus à même de payer les prix exorbitants.
L'installation du gaz grâce aux dotations de l'Etat dans presque 5000 communes a commencé au début des années 1990. Le Fond national de l'environnement a dépensé 17 milliards de couronnes pour la protection de l'environnement, grâce à quoi les rejets de soufre, d'azote et d'autres polluants nuisibles ont baissé de 630 000 tonnes. Alors que tout au long des années 1990, le prix du gaz était relativement stable, depuis 2001, il est régulièrement revu à la hausse, voire même deux fois dans le courant de la même année. Les habitants des communes qui ne peuvent plus payer ce prix, s'exposent cependant à des risques très graves pour leur santé.
Les plus récentes études de chercheurs tchèques effectuées dans l'une des régions les plus polluées, Teplice, au nord de la Bohême, ont prouvé que les hommes vivant dans une région polluée sont menacés par la stérilité, et l'ensemble de la population par l'apparition de tumeurs malignes. Selon Radim Sram de l'Institut de médecine expérimentale, le plus grand risque est représenté par les minuscules particules de poussière et les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Ces matières, responsables de l'apparition des cancers, sont le produit de combustibles bon marché mais fort toxiques, telles que la lignite, les ordures ménagères et les résidus du charbon.Selon les statistiques, près d'un cinquième de ménages à la campagne se chauffent déjà grâce aux combustibles solides. Les maires des communes concernées tirent la sonnette d'alarme. Jaroslav Doubrava, maire de Telnice, en Bohême du nord, a invité dans une lettre ouverte le Premier ministre, Jiri Paroubek, à ne pas faire payer la TVA aux ménages qui avaient installé le gaz sur injonction de l'Etat.