Le « rodné číslo », numéro d’identification national, devrait disparaître dans quelques années
En République tchèque, toute démarche administrative ne peut se faire sans l’incontournable « rodné číslo » ou « numéro de naissance » qui sert à identifier les individus. Mais à l’heure où l’on s’attache à préserver les données sensibles, son existence semble obsolète, voire dangereuse. Et le nouveau gouvernement souhaite lancer une réforme de fond qui devrait conduire à sa disparition à terme.
En France, il existe le numéro de sécurité sociale qui contient des données d’identification sur les individus. Le rodné číslo fonctionne à peu près de la même façon, à ceci près que contrairement à la France, celui-ci s’utilise dans tous les domaines de la vie courante, sans exception. Les six premiers chiffres indiquent votre date de naissance et si vous êtes un homme ou une femme. Les quatre derniers chiffres, votre lieu de naissance et des numéros aléatoires empêchant l’existence de doublons. A l’heure actuelle, ce numéro sert à peu près pour tout : pour créer un compte bancaire, pour payer ses impôts, pour l’assurance santé et la sécurité sociale, mais on peut le demander également lors de la signature d’un bail ou bien pour l’abonnement téléphonique. Preuve de son caractère quasi indispensable en République tchèque, même les étrangers peuvent en obtenir un ce qui, en général, leur simplifie par la suite grandement la vie. Mais à l’ère d’Internet et de la numérisation des données, celles contenues par le rodné číslo paraissent beaucoup trop transparentes et intrusives. Le nouveau gouvernement de coalition va donc lancer une réforme, en réalité déjà entérinée auparavant, lorsqu’a été approuvée la Loi, dite des registres fondamentaux. Si le numéro d’identification national commencera d’abord par être moins utilisé, disparaissant d’ici deux ans d’une grande partie des papiers officiels, l’objectif est de remplacer petit à petit les numéros contenant des données sensibles par des numéros aléatoires, sans signification particulière, qui ne pourront pas révéler le sexe, la date ou le lieu de naissance de la personne. Evidemment, supprimer ce système d’identification qui date de 1947 ne peut pas se faire du jour au lendemain. L’un des auteurs de la réforme évoque une trentaine d’années avant la disparition totale du rodné číslo. D’ici là, le nouveau système d’identification se mettra progressivement en place, parallèlement à la création d’une nouvelle carte d’identité qui commencera à être délivrée à partir de 2012 : une carte qui devrait se présenter comme une carte bancaire, avec un code PIN, et qui comprendra les données de chaque citoyen, sans rodné číslo. Une question subsiste quand même : cette carte d’identité du futur pouvant contenir des données biométriques, la disparition du rodné číslo n’est-elle finalement pas une bien maigre concession à la protection du citoyen si celui-ci doit confier ses caractéristiques physiques individuelles et uniques à l’administration publique ?