Le sida en République tchèque: le nombre de séropositifs augmente, mais la situation reste bonne

Le nombre de gens contaminés par le VIH/sida a augmenté ces trois dernières années en République tchèque. Une tendance qui devrait se confirmer en 2006 puisque fin juillet, soixante-quatre nouveaux séropositifs avaient déjà été recensés, soit un cas de plus que sur l'ensemble de 2003.

Au total, depuis 1986, 891 personnes contaminées par le virus de l'immunodéficience humaine abrévié en VIH et agent étiologique du sida ont été recensées par les médecins tchèques. Parmi elles, la maladie s'est déjà déclenchée chez 202 séropositifs et 121 en sont morts. Ces chiffres prennent en compte les citoyens tchèques comme les étrangers bénéficiant d'un permis de séjour longue durée sur le territoire tchèque. Une situation qui s'aggrave donc, mais qui n'en reste pas moins « très bonne » en comparaison avec les pays voisins et même à l'échelle de l'ensemble de l'Europe selon le Laboratoire national de référence pour le sida. Les responsables du laboratoire constatent cependant que le nombre de nouveaux cas positifs relevés au cours d'une année devrait être le plus important en 2007 et devrait même dépasser pour la première fois la barre des 100. Une des raisons serait la tendance actuelle des jeunes à sous-estimer certains risques encourus. En outre, les informations apparues sur les nouveaux médicaments ont fait reculer la crainte de la maladie au sein d'une génération qui n'a pas vécu l'époque pendant laquelle plusieurs personnalités internationales célèbres sont décédées des suites du sida. Le corps médical rappelle pourtant que si ces médicaments peuvent améliorer les conditions de vie et prolonger celle-ci, ils ne soignent en aucun cas du virus.

Autres statistiques : 80 % des personnes contaminées sont des hommes, la moitié d'entre-elles résident à Prague et dans 85 % des cas la maladie a été transmise au cours d'un rapport sexuel. Enfin, autre donnée intéressante, seuls trois des soixante-neuf enfants nés de mères séropositives suivies par les médecins sont porteurs, eux aussi, du VIH.

Les spécialistes tchèques se consacrent à la problématique du sida depuis les années 1980 lorsque le virus a été découvert. Le rideau de fer qui divisait alors l'Europe et empêchait la plupart des gens de voyager a toutefois empêché la maladie de se répandre à l'est de cette frontière politique et idéologique. Actuellement, le test de détection du virus du sida peut être effectué dans 150 laboratoires en République tchèque.