Le Sparta perd encore le sommet à Plzeň
Le Sparta Prague a un complexe dans le championnat de République tchèque de football, et ce complexe s’appelle le Viktoria Plzeň. En déplacement en Bohême de l’Ouest pour le match au sommet de la 11e journée de la ePojisteni.cz liga, le club de la capitale s’est de nouveau incliné (0-1), comme cela avait déjà été le cas lors de tous leurs affrontements ces deux dernières saisons. Cette victoire permet à Plzeň de revenir à hauteur de Mladá Boleslav, leader surprise, en tête du classement. Juste derrière, le Slavia Prague, qui a aligné une sixième victoire consécutive, lorgne avec deux points seulement de retard.
« Le Sparta est un adversaire qui nous réussit bien, c’est vrai. C’est notre cinquième victoire consécutive contre eux en championnat. Mais le Sparta est revenu vendredi de son déplacement en Israël en Ligue Europa, ses joueurs n’ont donc eu que deux jours pour se préparer au match contre nous et cela a peut-être joué un rôle. De notre côté, même si nous avons perdu jeudi dernier en Ligue Europa, nous avons joué à domicile et avons pu nous préparer à la réception du Sparta dans de meilleures conditions. »
Unique buteur de la rencontre en reprenant à la 26e minute un centre de Roman Hubník suite à un corner mal renvoyé par l’arrière-garde du Sparta, Michael Krmenčík a été le héros de la rencontre. Déjà auteur d’un doublé à Prague au printemps dernier, l’attaquant de Plzeň est devenu le chat noir des défenseurs du Sparta :« C’est quelque chose que je souhaite de vivre à chaque joueur. Marquer, prendre les trois points, le tout à domicile contre le Sparta… Que demander de plus ? Pour n’importe quel joueur du championnat tchèque, un match contre le Sparta est un match différent des autres. Ce n’est bien évidemment pas la même chose que d’affronter Zlín ou Jihlava. Le Sparta reste le Sparta, et quand vous portez le maillot de Plzeň, vous vous devez de gagner contre le Sparta. »
Le Sparta passe encore à côté
Gagner, ou tout du moins ne pas perdre, c’est également ce dont avait bien évidemment besoin le Sparta. Mais comme souvent ces dernières saisons, les Pragois, toujours privés de Tomáš Rosický blessé, ont de nouveau déçu leurs supporters, comme le regrettait leur jeune entraîneur intérimaire David Holoubek :« C’est un match qui aurait pu et dû se terminer sur un résultat nul. Chaque équipe méritait de prendre un point ce soir. Nous avons eu plus d’occasions, mais Plzeň sait mieux aborder que nous ces confrontations directes. Ils savent comment s’y prendre pour nous battre, et ce n’est pas la première fois. Il nous a manqué tout un tas de petites choses pour espérer mieux, mais en premier lieu un peu plus d’énergie et d’intensité dans les duels, notamment devant les deux buts. »
Dans une rencontre d’un niveau d’ensemble très moyen, les Pragois ont également pêché par manque de lucidité, de justesse ou encore par excès de nervosité. Un constat sévère mais juste et qui est le reflet de la réalité selon le meneur de jeu Bořek Dočkal :« Il faut reconnaître que nous n’avons pas réussi à mettre Plzeň sous pression en deuxième mi-temps. Nous avons commis trop de fautes et avons été trop nerveux. Plus le temps passait, plus le sentiment de frustration grandissait. Ce sont des moments du match qu’il faut mieux gérer si nous voulons espérer mieux. Il faut savoir garder son calme pour jouer plus posément, mais c’est parfois très difficile. »
Après cette victoire, et alors que le championnat tchèque entrait avec cette 11e journée dans son deuxième tiers, le Sparta, décevant cinquième au classement, possède désormais sept points de retard sur Plzeň. Et pour un club qui a fait de la reconquête du titre de champion l’objectif prioritaire de sa saison, l’affaire est d’ores et déjà bien mal engagée, et ce même si Bořek Dočkal affirme ne pas s’alarmer :« Le plus important, ce n’est pas l’écart à cet instant de la saison. Je reste confiant : je suis convaincu que nous aurons refait une partie de notre retard avant la trêve cet hiver et que les choses iront mieux au printemps. Quand nous aurons récupéré tous nos blessés et serons au complet, je pense que nous pourrons encore nous mêler à la lutte pour le titre. »
Mladá Boleslav toujours leader, le Slavia se rapproche
Cette saison, et à la différence des précédentes, cette lutte ne devrait pas se résumer à un coude-à-coude entre Plzeň et le Sparta. Malgré un résultat nul (3-3) concédé à domicile dans le temps additionnel lors de la réception de Brno samedi, Mladá Boleslav a conservé son fauteuil de leader. A égalité de points avec le Viktoria Plzeň, le club de Bohême centrale dispose d’une meilleure différence de buts. Un détail dont l’entraîneur Leoš Kalvoda prétend toutefois ne pas se soucier :« Je pense que les joueurs et les dirigeants sont conscients de leurs possibilités. Ce soir, les joueurs sont déçus d’avoir laissé échapper deux points dans le temps additionnel. C’est certain qu’ils sont attachés à cette position de leader. Mais tout le monde au club garde les pieds sur terre. Il est encore trop tôt pour parler de titre, ce qui ne nous empêche pas non plus d’être ambitieux et de vouloir jouer les premiers rôles. »
Ce discours est, peu ou prou, celui qui est tenu dans les rangs du Slavia Prague. Victorieux dans la douleur (1-0) de Slovácko samedi soir, les Rouges et Blancs ont prolongé à sept matchs leur série d’invincibilité sous les ordres de leur nouvel entraîneur Jaroslav Šilhavý. Depuis la défaite concédée à Plzeň fin août, la seule de la saison en championnat, le Slavia revit littéralement. Et au moment d’analyser la situation après ce nouveau succès contre Slovácko, succès qui a permis aux Pragois de grimper à la troisième place du classement à deux points du duo de tête, Jaroslav Šilhavý savourait :« Je tiens à féliciter mes garçons. C’est notre sixième victoire consécutive et cette série nous permet de travailler dans la sérénité et la bonne humeur. Il faut continuer pour viser le plus haut possible, même si je refuse de parler de titre. L’équilibre est fragile, comme le démontrent nos trois dernières victoires à domicile sur le score de 1 à 0. Cela montre qu’il y a encore du travail devant nous. Même si nous sommes sur la bonne voie, la route est encore longue. »Mois longue cependant qu’elle ne semble l’être aujourd’hui pour le rival du Sparta…