Le tchèque sur le bout de la langue d'étudiants du monde entier

La faculté du philosophie de l'Université Charles

Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám vsem, milovníkum cestiny Radia Praha ! Depuis le 31 juillet et jusqu'au vendredi 27 août prochain, des dizaines d'étudiants du monde entier se trouvent à Prague pour participer à la XLVIIIe session des Cours d'été d'études slaves de l'Université Charles.

Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! Depuis le 31 juillet et jusqu'au vendredi 27 août prochain, des dizaines d'étudiants du monde entier se trouvent à Prague pour participer à la XLVIIIe session des Cours d'été d'études slaves de l'Université Charles. Parmi eux, quelques francophones, tous désireux de découvrir la langue ou de parfaire, approfondir leurs connaissances en tchèque. Pour ce trente-huitième numéro du « Tchèque du bout de la langue », nous nous sommes donc rendus à la prestigieuse Faculté des lettres pour y rencontrer, non pas ces élèves bûcheurs estivaux, mais l'une de leur enseignante, Zdenka Tosovska. Entre deux déclinaisons, elle a gentiment accepté de nous en dire un peu plus sur ses étudiants, les cours et les activités qui leur sont proposés durant leur séjour :



« Ce sont des étudiants de toute l'Europe, on peut même dire du monde entier, qui viennent ici pour apprendre le tchèque. Pourquoi ont-ils choisi cette langue ? Il y a plusieurs raisons, notamment professionnelle. Beaucoup d'entre eux travaillent déjà en Tchéquie. Pour d'autres, leur entreprise a des contacts avec des entreprises tchèques, il leur faut donc parler tchèque. Ce qui est intéressant aussi, c'est que beaucoup d'étudiants ont choisi le tchèque comme quatrième ou cinquième langue. Ce sont donc surtout ces types d'étudiants qui sont présents. »



-L'entrée du pays dans l'Union européenne a-t-elle accentué ce phénomène ?



« Je pense que oui. Il y a beaucoup de jeunes étrangers qui viennent ici en s'intéressant à la culture, à la politique, à la langue tchèques, etc. »



-Personnellement, vous enseignez à des débutants francophones. Quelles sont les principales difficultés qu'ils rencontrent lors de l'apprentissage de la langue ?



« Il s'agit surtout de la prononciation, car ils sont influencés par la prononciation des lettres en français. Les groupes de plusieurs consonnes qui se suivent, la longueur de certaines voyelles et les déclinaisons, avec sept cas, leur posent des problèmes. Et puis, chaque règle a des exceptions... C'est donc très dur pour un débutant d'apprendre et de retenir tout cela. »



-Et pour vous, en tant qu'enseignante, qu'est-ce qui est le plus dur à expliquer ?



LEs étudiants des Cours d'été d'études slaves
« Je pense que c'est ce que nous faisons en ce moment : l'emploi des verbes perfectifs et imperfectifs. Par contre, les étudiants apprennent vraiment très bien la conjugaison. Sinon, ce qui est également très compliqué, c'est l'emploi des expressions avec des prépositions, parce que chaque préposition fait changer le sens du substantif et de la phrase. »



-Au-delà de la langue, les connaissances sur l'histoire d'un pays, sa culture, ses traditions, le mode de vie de ses habitants sont très importantes. En général, que savent les jeunes sur la République tchèque avant de venir à Prague ?



« Ils connaissent bien la culture et l'histoire récente. Prague est relativement bien connue dans le monde. J'ai entendu dire, surtout de la bouche des Français, qu'ils venaient en République tchèque avant tout pour découvrir Prague. Ils connaissent aussi la nourriture, la bière. Mais c'est vrai, comme je l'ai déjà dit, que les jeunes sont très intéressés par la politique et qu'ils veulent communiquer avec les Tchèques. C'est pour toutes ces raisons qu'ils sont là. »



-Pour un Français ou un francophone qui n'a pas forcément la possibilité de venir à Prague, mais qui veut découvrir, en savoir plus sur la culture et l'âme tchèques, y a-t-il une littérature que vous pourriez lui conseiller ?



« Les jeunes connaissent des noms comme Milan Kundera ou Vaclav Havel. Je pense que les écrivains tchèques sont bien connus en France, surtout ceux qui, pendant la période totalitaire, vivaient en France et écrivaient en langue française. »



-Pour en revenir à vos cours, comment ceux-ci se déroulent-ils quotidiennement ?



« Nous commençons à neuf heures. Quand je vois que les étudiants sont fatigués, nous faisons une petite pause, avant de terminer à 13H30. Leur séjour à l'université est très chargé. Pratiquement chaque après-midi, un programme avec diverses activités est mis en place. Pendant la semaine, il s'agit essentiellement de promenades dans Prague. Par exemple, aujourd'hui (jeudi), nous allons visiter des cafés connus dans le monde littéraire. Les samedis et dimanches, des excursions sont prévues. Le samedi, elles durent toute la journée, et le dimanche, l'après-midi. Ces excursions permettent aux étudiants de découvrir la culture et l'histoire du pays. Nous avons visité, par exemple, la ville natale de Karel Capek, puis les maisons où vivaient nos compositeurs les plus célèbres, Antonin Dvorak et Bedrich Smetana. Bref, toutes nos excursions sont liées à la réalité tchèque, qu'elle soit plus ancienne ou contemporaine. »



-Sur le strict plan des cours, que faites-vous, par exemple, aujourd'hui ?



« Aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, nous ne sommes que trois. Peut-être sont-ils fatigués ? C'est la première fois que nous ne sommes pas au complet. Mais la première partie est consacrée au dialogue, à la conversation, puis on fait un peu de grammaire. Ensuite, on s'exerce en mettant en pratique ce que nous venons de voir. En ce moment, ils inventent des phrases en employant des verbes perfectifs et imperfectifs. Parfois, on aborde tout un tas de sujets, qui vont de l'histoire en passant par la vie quotidienne jusqu'aux problèmes actuels. Enfin, nous essayons de chanter. J'y tiens, car je veux que les étudiants sachent tout de la vie ici, en Tchéquie. »