Le terrain militaire de Libavá devient un sanctuaire pour les espèces d’oiseaux rares
Malgré le son des tirs d’armes à feu, des explosions et des véhicules de l’armée de terre, le terrain militaire de Libavá est devenu une sorte de sanctuaire pour les espèces d’oiseaux rares. Depuis 2016 et la réouverture partielle du site au public, les ornithologues surveillent de près le lieu et travaillent maintenant sur un atlas dédié aux espèces locales.
La zone des oiseaux de Libavá est située sur un camp d’entraînement militaire, non loin de la ville morave d’Olomouc. En raison de la présence des militaires, l’endroit est resté largement inhabité pendant des décennies, créant des conditions idéales pour beaucoup d’espèces protégées animales et végétales.
Le terrain d’entraînement militaire a été installé en 1950 et il a servi de base aux troupes soviétiques après l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968. Libavá a continué à être utilisée à des fins militaires après que les derniers soldats soviétiques ont quitté le pays au début des années 1990.
Ces dernières années, la taille de la zone occupée par l’armée a été considérablement réduite afin que le site rouvre partiellement au public. Depuis, les ornithologues le surveillent de près.
Kateřina Ševčíková, responsable de l’Association morave d’ornithologie chargée de surveiller la zone depuis plusieurs années maintenant, répertorie certaines des espèces d’oiseaux qu’elle a pu repérer durant sa récente visite dans la zone, comme la fauvette, le pinson des arbres, la bécassine sourde ou la bécassine des marais.
Mais Libavá est aussi la maison d’autres espèces rares, comme la cigogne noire, la buse de miel européenne, l’aigle pomarin et surtout l’alouette des champs, comme l’explique Kateřina Ševčíková :
« Libavá a été déclarée comme une zone ornithologique grâce à la présence de l’alouette des champs. Une autre espèce unique qui a été repérée ici est le tétras lyre. Malheureusement, nous n’en avons plus vu depuis deux ans. »
Ce vaste site, largement inhabité et entouré par ailleurs par de vastes paysages densément peuplés, représente un environnement peu pollué, offrant d’excellentes conditions naturelles pour beaucoup d’espèces protégées de plantes et d’animaux. On y trouve un réseau préservé de cours d’eau et de zones humides mais aussi un grand nombre de bassins creusés lors des opérations militaires. Kateřina Ševčíková reprend :
« C’est un site absolument magnifique. Je suis tombée amoureuse de cet endroit. Il a échappé aux efforts d’aménagement du territoire et à l’intensification de l’agriculture qui a eu lieu dans les espaces environnants. »
Dans le futur, les ornithologues surveillant les oiseaux dans la zone souhaitent publier un atlas dédié aux espèces locales, comme l’explique Kateřina Ševčíková :
« Nous voulons nous concentrer sur les espèces péridomestiques qui n’ont pas encore été étudiées en détail. Cette année, nous accordons une attention spéciale aux oiseaux de proie, mais aussi aux martins-pêcheurs que nous surveillons de près dans les cours d’eau. Mais ce n’est pas une question uniquement pour cette année, nous sommes là pour du long terme. »
