Le vice-premier ministre démissionnaire sauve sa fonction de président des chrétiens-démocrates

Jiri Cunek, photo: CTK

Est-il moral de bénéficier d'allocations sociales alors qu'on possède des comptes en banques bien garnis ? Probablement oui dans le cas du vice-premier ministre Jiri Cunek qui, après avoir expliqué la provenance des moyens financiers dont il disposait, a regagné la confiance de la conférence nationale des chrétiens-démocrates réunie ce mardi. L'affaire est-elle close pour autant ?

Jiri Cunek,  photo: CTK
Jiri Cunek, qui a démissionné de ses fonctions de vice-premier ministre et de ministre de l'Aménagement du territoire, suite à des soupçons qui pèsent sur lui pour un abus du régime des allocations sociales, mais aussi pour une affaire de corruption, a réussi à persuader ses collègues qu'il n'avait rien fait de mal. Certes, il avait déposé trois millions et demi de couronnes sur plusieurs comptes en banque tout en percevant des allocations sociales, mais tout cet argent ne lui appartenait pas. Il ne possédait qu'un million d'économies, le deuxième million appartenait à ses parents et un million et demi à son cousin avec lequel il comptait lancer une entreprise. Ce projet a été abandonné quand Cunek a été élu maire de la ville de Vsetin. Une explication simple, alors pourquoi ne l'avoir pas fournie plus tôt, comme se le demande la présidente du groupe parlementaire chrétien-démocrate, Michaela Sojdrova, d'après laquelle Jiri Cunek a ainsi commis une grave erreur. Et la réponse de ce dernier ?

« Je n'ai pas voulu mêler mes proches au scandale. J'ai donc été obligé de me mettre d'accord avec eux pour qu'ils acceptent de subir ce martyre. »

Il semble bien qu'avec la confiance que lui a témoignée la direction de son parti, Jiri Cunek ait repris du « poil de la bête ». En effet, il s'est prononcé pour un grand nettoyage dans les bureaux des procureurs et de la police en raison des fuites qui ont affecté certains dossiers, dont le sien. La procureur de la République Renata Vesecka a, de son côté, proposé que les Services de sécurité et d'information (BIS) mène une enquête sur ces fuites. A ce propos, le président de la commission parlementaire pour le contrôle du BIS, Jeronym Tejc, affirme :

« En tant que procureur de la République, elle devrait connaître les lois. La loi sur les services de renseignements définit clairement les compétences du BIS et des autres services. Enquêter sur des informations qui ne sont pas secrètes n'entre pas dans les compétences du BIS. »

L'Union des procureurs a réagit aux insinuations de Jiri Cunek sur la vente d'informations par des procureurs en lui demandant des preuves. A la Télévision tchèque, société d'intérêt public, les syndicats ont demandé au directeur général, Jiri Janecek, de demander des excuses à Jiri Cunek, mais aussi au Premier ministre Mirek Topolanek et son conseiller Marek Dalik, pour leurs déclarations sur le soi-disant achat de reportages ou d'informations auprès de la police. L'affaire et les déclarations de Jiri Cunek semblent avoir remué certaines eaux troubles... Pour l'instant, on ne sait pas qui le remplacera dans ses fonctions au gouvernement.