Le VONS fête son vingt-cinquième anniversaire
Fondé le 24 avril 1978, en pleine période de normalisation, le Comité de défense contre les poursuites judiciaires injustes, VONS, fête cette année son vingt-cinquième anniversaire. Il s'agit d'une institution indépendante née dans la période de grandes représailles qui, dans l'esprit de la Charte 77, suivait les cas de violation des droits de l'homme dans la Tchécoslovaquie communiste.
Le VONS qui ne comptait jadis qu'une trentaine de membres ne pouvait jamais se plaindre de manque de travail. Il s'occupait des cas de personnes poursuivies en justice ou emprisonnées pour leurs convictions politiques ou religieuses, différentes de l'idéologie officielle. Il aidait les victimes de l'arbitraire judiciaire ou de la police communiste. Bientôt, les fondateurs du VONS eux-mêmes sont confrontés à l'arbitraire communiste. Parmi les représentants les plus connus du VONS citons au moins l'ancien Président de la République, Vaclav Havel, le journaliste Petr Uhl ou le premier ministre des Affaires étrangères d'après novembre 89, Jiri Dienstbier. Ils étaient tous poursuivis par le pouvoir officiel et ont passé de longues années dans les prisons communistes. Ceux qui n'ont pas supporté cette tension et ont quitté le pays, participaient au travail des comités en Grande-Bretagne, en France, en Autriche et en Suède. Jusqu'en 1989, le VONS a publié plus de 1 100 rapports concernant les poursuites judiciaires injustes, il s'occupait des personnes poursuivies ainsi que de leurs familles auxquelles il accordait non seulement une aide morale mais aussi matérielle et juridique.
Peu de temps après la fondation, six figures de proue du VONS ont été condamnées à des peines de prison allant de deux à cinq ans, dans un procès truqué. Les autres devaient passer en prison six mois. Par ces arrestations, la police cherchait à désintégrer le VONS, mais le contraire s'est produit. Il a su résister à cette pression violente, raffermir sa position, élargir même ses activités et ce qui est le plus important, il a suscité l'attention du public non seulement en Tchécoslovaquie mais surtout à l'étranger.
Devenu membre de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme, en décembre 1978, le VONS n'est pas resté seul dans sa lutte contre l'arbitraire totalitaire en Tchécoslovaquie. Il a été aidé surtout par l'Amnesty International, le comité viennois de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme ou de l'américain Helsinki Watch.
Après novembre 89, le VONS poursuit ses activités. Ses membres coopèrent avec le ministère de la Justice pour lequel ils ont dressé, en mars 1992, une liste de quarante-deux juges ayant figuré dans des procès suivis par le comité.