La diplomatie tchèque a ouvert son siège à l’occasion de la Journée d’aide au développement
962 millions de couronnes (38 millions d’euros) : telle est la somme que le ministère tchèque des Affaires étrangères consacre chaque année à l’aide au développement. Que faire pour augmenter ce budget ? Comment améliorer et promouvoir cette aide ? Quels sont les projets innovants qui méritent d’être soutenus ? Pour répondre à ces questions, la diplomatie tchèque a organisé, jeudi, dans son siège au Palais Černín, la Première journée nationale dédiée à la coopération au développement.
« Avec cet événement, nous voulons montrer clairement que l’aide humanitaire, l’aide au développement et l’aide à la transformation font partie intégrante de la politique étrangère de la Tchéquie », a déclaré, en introduction, le chef de la diplomatie Jan Lipavský (Pirates). Selon lui, l’importance de cet engagement de la Tchéquie s’accroît avec les défis auxquels nos sociétés sont confrontées, qu’il s’agisse des conflits régionaux, des répercussions de la pandémie du Covid-19 ou du changement climatique.
Le président Petr Pavel, les représentants du gouvernement et du Parlement, du secteur privé et des organisations non-gouvernementales : ils étaient tous réunis au Palais Černín, pour se féliciter du succès de nombreux projets d’aide au développement menés par la Tchéquie notamment dans six pays prioritaires (respectivement en Bosnie-Herzégovine, en Ethiopie, en Géorgie, au Cambodge, en Moldavie et en Zambie) et ailleurs dans le monde.
Ils se sont également penchés sur les perspectives de cet engagement tchèque dans le monde et sur les nouveaux défis auxquels les pays aidants sont confrontés. Le chef de l’Etat Petr Pavel, ainsi que d’autres intervenants, ont souligné l’importance de l’aide au développement, dans le sens le plus large du terme, pour la sécurité. Veronika Mítková, directrice du département des droits de l’Homme et de la politique de transition au ministère des Affaires étrangères, a expliqué :
« Le soutien aux droits de l’Homme et à la démocratie est non seulement juste au niveau moral et éthique, mais il est nécessaire pour la sécurité internationale. Comme le montre le cas de la Russie, un pays qui ne respecte pas les droits des citoyens et les principes du droit en général, devient dangereux pour tous les autres pays. Donc soutenir les droits de l’Homme est dans notre intérêt. »
Le soutien aux droits de l’Homme dans le monde est un domaine auquel la Tchéquie accorde traditionnellement beaucoup d’intérêt :
« Notre aide se concentre sur deux groupes de pays. Tout d’abord, il s’agit de pays en transition, donc les pays du Partenariat oriental et des Balkans occidentaux. La Tchéquie leur transmet sa propre expérience d’un pays qui a vécu le passage d’un système totalitaire vers la démocratie. (…) Ensuite, dans les pays aux régimes autoritaires, nous nous concentrons sur le soutien des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes indépendants ou des juristes qui s’opposent à ces régimes totalitaires en place à Cuba, au Myanmar, en Russie ou en Biélorussie. Nous ne leur disons pas ce qu’ils doivent faire, mais nous les aidons à s’émanciper, en leur accordant par exemple des visas de longue durée. »
Les représentants de nombreuses organisations partenaires de l’Etat tchèque ont participé à cette journée spéciale dédiée à la coopération au développement qui était également ouverte au publique : celui-ci a pu en apprendre plus sur le travail des Médecins sans frontières, de l’ONG humanitaire tchèque People in Need ou encore de l’ONG américaine pour les droits de l’Homme Freedom House. Sa représentante tchèque Lída Vacková a remarqué :
« Au cours des quinze, vingt dernières années, la Tchéquie a été très active et visible en Ukraine, elle a beaucoup travaillé avec ses ONG et également avec des institutions publiques, notamment dans le domaine de l’intégration européenne de l’Ukraine. De ce fait, elle a actuellement une position très forte dans ce pays, beaucoup plus forte que les autres pays d’Europe centrale. Ceci n’est pas lié aux financements, mais au savoir-faire des organisations tchèques qui y sont implantées. Nous espérons ainsi pouvoir poursuivre cet engagement lors de la reconstruction du pays après la guerre. »