L’échec total des petites formations politiques aux élections européennes en Tchéquie
33 partis et formations politiques étaient en lice en Tchéquie pour les élections européennes. La majeure partie d’entre eux était des partis et formations dits « petits ». Leur échec total est pour beaucoup une surprise. Explication du politologue Jan Eichler.
« Oui, je suis un peu surpris. Notamment parce qu’il y avait des candidats de bonne qualité, comme par l’exemple le parti Démocrates européens-Parti indépendant avec Mme Jana Hybášková, qui avait déjà acquis de l’expérience au cours du dernier quinquennat r et qui était au Parlement européen très active, très dynamique. En plus, son parti comptait des personnalités très respectées, comme par exemple l’ancien président de l’Académie des sciences et l’ancien recteur de l’Université Charles. Malgré l’attractivité de ces personnages, le parti n’a pas réussi et ne sera pas représenté au Parlement européen ».
Est-ce une des déceptions de ces élections européennes en Tchéquie ?
« Cela peut être perçu comme une déception. Cela signifie que les électeurs qui ont participé, qui sont allés aux urnes, sont vraiment dans ces clivages ou dans ces paradigmes bipolaires, soit la droite soit la gauche, uniquement les grands partis politiques. C’est valable aujourd’hui, c’était vrai hier et avant-hier, au début de juin 2009. Mais personne ne pourra dire que lors des élections futures, la porte du Parlement européen sera fermée une fois pour toutes pour les petits partis politiques. Il peut se produire qu’aux les élections législatives anticipées en automne prochain, l’intérêt des électeurs pourra s’orienter un peu plus vers les partis plus modestes, vers les partis plus modernes, qui pourraient se présenter comme une alternative aux deux grands partis politiques (l’ODS et le CSSD). »
D’après vous, les résultats des prochaines législatives peuvent donc être tout à fait différents de ce qu’on voit maintenant ?« Effectivement, tout peut changer. N’oublions pas qu’il y a six ou neuf mois, il y avait les élections régionales et sénatoriales avec une victoire écrasante des sociaux-démocrates. Neuf mois plus tard, ces derniers ont perdu bien visiblement au détriment du Parti civique démocrate (l’ODS) et de l’ancien Premier ministre Mirek Topolánek qui était présenté par une grande partie des médias comme un cadavre politique. Et voilà, les élections européennes sont pour lui une résurrection. Donc, aucune surprise ne peut être exclue avant ».
Aucune formation d’extrême droite ne s’est imposée en Tchéquie au moment où ces partis montent dans plus d’un pays européen. Cela paraît être un résultat clairement positif des élections européennes en Tchéquie…
« C’est l’aspect peut-être le plus positif des élections européennes en République tchèque et espérons que cela va être une tendance qui va se confirmer, aussi, pendant les élections à venir, lors des élections futures. »