L’économie tchèque : la récession ?

La République tchèque tombe dans la récession, titre l’éditorial de ce vendredi du quotidien économique Hospodarske noviny, en réaction à la prévision publiée la veille par la Banque nationale tchèque.

Selon cette hypothèse, une baisse de l’économie de 0,3% est prévue pour l’an 2009. En même temps, la Banque nationale a annoncé avoir introduit une réduction du taux d’intérêt d’un demi pour-cent qui se situe ainsi au plus bas niveau depuis l’automne 2005. Se référant à la baisse considérable des exportations, ces deux derniers mois, certains économistes prétendent que la récession est déjà présente en République tchèque et que l’économie tchèque affronte de bien plus graves problèmes que prévu. Ludek Niedermayer, vice-gouverneur de la Banque centrale, refuse un pessimisme exacerbé.

« La situation et les circonstances sont vraiment exceptionnelles. Pour être franc, dessiner maintenant un scénario noir de l’évolution de n’importe quelle économie serait assez facile, parce que le fait que l’ensemble des économies mondiales affronte la crise, sème une assez profonde inquiétude et donne lieu à des pronostics pessimistes. Pourtant, il est très difficile pour toute autorité, que ce soit la Banque centrale, le ministère des Finances ou des analystes indépendants, d’évaluer sérieusement la prochaine évolution, c’est vraiment très difficile ».

La couronne tchèque dont le cours tourne actuellement autour de 28 Kc l’euro est la plus faible depuis plusieurs années. Cet affaiblissement va-t-il se poursuivre ? La question ne préoccupe que les touristes tchèques qui s’apprêtent à passer leurs vacances à l’étranger. Selon la Banque centrale, il ne s’agit que d’un phénomène passager, le gouverneur Zdeněk Tůma admet cependant qu’un affaiblissement de longue durée de la couronne, qui aurait des retombées néfastes, n’est pas à exclure. Des experts étrangers – largement cités par la presse nationale - annoncent pour leur part une chute dramatique de l’ensemble des monnaies d’Europe centrale.

« Je ne pense pas qu’une récession profonde menace la République tchèque et que les banques vont tomber. Tout ce qu’il faudra, c’est nous habituer au fait que la fête est finie », déclare dans les pages du supplément de Lidové noviny le jeune économiste Tomáš Sedláček, un des dix hommes du Conseil économique national du gouvernement. Et d’illustrer sa conviction que l'on se portait à ce jour fort bien par une anecdote : « En Tchéquie on dit : on va en boire une. Mais avez-vous déjà vu un Tchèque qui ne va boire qu’une seule bière ? »