Légende du hockey tchèque, Vladimír Růžička sera poursuivi en justice
Son nom est lié à quelques-uns des moments les plus glorieux de l’histoire du hockey tchèque. Mais mercredi, des poursuites judiciaires ont été engagées à l’encontre de Vladimír Růzička, accusé d’abus de confiance. La police de Prague reproche à celui qui était encore l’entraîneur de l’équipe nationale tchèque l’année dernière d’avoir touché de l’argent d’un père d’un jeune joueur lorsqu’il était coach du Slavia Prague, et ce en échange de la promesse de le faire jouer et ainsi de l’aider dans sa carrière. S’il est reconnu coupable, Vladimír Růzička risque une peine maximale de cinq ans de prison.
« Nous avons enquêté dès le début pour des motifs de corruption, car nous soupçonnions M. Růzička d’avoir perçu des pots-de-vin. Finalement, l’enquête a abouti au délit d’abus de confiance. » Porte-parole de la police de Prague, Tomáš Hulan n’a cependant pas précisé comment les enquêteurs étaient parvenus à cette conclusion et à cette accusation concrète. Néanmoins, selon la presse tchèque, la police ne disposait pas de suffisamment de preuves pour accuser Vladimír Růzička de corruption, un délit plus grave qui aurait pu lui valoir jusqu’à dix ans d’emprisonnement.
Pour bien comprendre cette affaire, il faut d’abord remonter à avril dernier. C’est à ce moment-là que le scandale éclate, à deux semaines du début du Mondial de hockey sur glace organisé à domicile pour la première fois depuis onze ans, soit l’événement de l’année en République tchèque. Une vidéo filmée avec une caméra cachée et mise en ligne sur YouTube montre Vladimír Růžička en train de discuter avec le père d’un joueur. Dans cette vidéo longue de quelques minutes, Vladimír Růžička, alors entraîneur du Slavia Prague, reconnaît avoir accepté 500 000 couronnes (un peu plus de 18 000 euros) pour intégrer le fils dans l’équipe première du Slavia. Bien que Růžička n’ait finalement pas tenu sa promesse et ait rendu son argent au père, une enquête avait été ouverte par la police.Un mois et demi plus tard, l’affaire a pris encore un peu plus d’ampleur lorsque la Radio tchèque a recueilli et diffusé les témoignages de différents parents de jeunes joueurs prometteurs ayant été confrontées aux mêmes pratiques de Vladimír Růžička. Tout en continuant de nier les faits, celui-ci avait alors été contraint de démissionner de ses fonctions d’entraîneur de l’équipe nationale.
Depuis, la police poursuivait son enquête pour finalement aboutir donc à cette accusation d’abus de confiance, le Slavia Prague étant la partie lésée. Désormais entraîneur de Chomutov, une équipe de l’Extraliga, le championnat national tchèque, Vladimír Růžička réfute la faute. S’il reconnaît avoir touché de l’argent, il affirme qu’il s’agissait là d’une forme de sponsoring en faveur du club.