L'enfant entre la famille et les institutions

L'enfant entre la famille et les institutions a été le thème d'une conférence franco-tchèque que Prague a accueilli ces deux derniers jours.

Le nombre d'enfants tchèques qui vivent dans des pouponnières ou dans des foyers d'enfants reste dramatique. Comment faire pour permettre à une grande partie de ces enfants, issus le plus souvent de familles défavorisées, de retourner dans leur milieu naturel ? La France, avec 70 % des enfants qui, après avoir vécu dans différents établissements, réussissent à se réintégrer dans leur milieu naturel - dans des familles d'origine ou dans des familles d'accueil - peut servir d'inspiration. Plusieurs spécialistes françaises sont venues à Prague pour transmettre à leurs homologues tchèques leurs expériences. Sylvie Barrière gère un établissement pour enfants âgés de 4 à 15 ans.

« Il s'agit d'échanger sur nos pratiques et sur les pratiques que nous avons en France actuellement... Notre objet est d'accompagner l'enfant au plus près dans la famille et de tenter de faire en sorte que les relations entre l'enfant et les parents évoluent de manière à ce qu'il puisse réintégrer sa famille le plus tôt possible... Ce qui a pu évoluer ces dernières années en France, c'est tout le contexte légal. Il est important de savoir que nous sommes des professionnels et sommes là pour intervenir dans le cadre d'une aide à la famille. Ce n'est pas une punition, on n'enlève pas l'enfant définitivement, on explique aux parents ce que l'on ressent en tant que professionnels... Je pense qu'en RT, il y a maintenant une situation qui ressemble à celle qui existait en France, il y a quelques années. »

Vera Bechynova est directrice de l'association civique Strep. Son ambition est d'aider et de soutenir les enfants en détresse qui finissent par être retirés de leurs familles pour être placés dans des établissements sociaux. Pour elle, le modèle français, qui mise entre autres sur l'amélioration de la situation des familles à risque, répond parfaitement aux besoins tchèques.

« Ce modèle comporte beaucoup d'éléments intéressants. On ne condamne pas la famille, au lieu de cela, on la soutient. Les Français disent : l'institution qui ne travaille pas avec la famille, n'est pas bien adaptée à l'enfant. Je pense que c'est un bon message pour le public spécialisé tchèque et pour les enfants qui passent de longues années dans différents établissements, espérant rentrer chez eux. Hélas, il n'y a pas chez nous suffisamment de familles d'accueil. »

La coopération et les échanges de vue entre spécialistes tchèques et français ne s'arrêteront pas avec cette conférence, ils continueront notamment au niveau régional, avec le soutien du Fonds social européen.