L’équipe féminine des Prague Raptors monte en puissance
L’équipe féminine des Prague Raptors continue sur sa belle lancée en gagnant ses deux derniers matchs sur des scores impressionnants (11-0 et 13-0).
L’équipe n’a perdu aucun match cette saison et se classe, pour la troisième année consécutive, en tête du championnat. Privée d’une promotion en troisième division en raison de la crise sanitaire, les joueuses sont désormais très proches de leur objectif.
Fondé il y a à peine cinq ans, le club des Prague Raptors est composé notamment de joueuses et joueurs étrangers. Il réunit désormais des joueurs venant de plus de 50 pays différents. Le club dispose de trois équipes, deux équipes masculines et une équipe féminine. Radio Prague International a rencontré l’une de ses joueuses, originaire de la Réunion, Aurélie Jackson :
« J’ai commencé à jouer au foot à l’âge de quinze ans sur l’île de la Réunion. J’ai appris à jouer avec mon voisin, on jouait à l’extérieur de la maison et tout a commencé comme ça. Il y a dix ans, j'ai fait également partie de la sélection réunionnaise. J’ai joué les éliminatoires de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud et à Madagascar. Le foot a une importance particulière pour moi, avec ma famille nous sommes tous derrière l’équipe de France. On se retrouvait à chaque match quand j’habitais à la Réunion. »
« Pour moi le foot c’est vraiment une façon de m’échapper de la réalité, de tout oublier, de me dépenser. »
La montée en ligne de mire
Il ne reste désormais que cinq matchs à disputer avant la fin de la saison pour obtenir définitivement ce ticket très attendu pour la division supérieure. L’équipe reste sur une longue série de victoire sur des scores très élevés et les prochains matchs seront décisifs.
« Le parcours de l’équipe se passe très bien. Lors de nos derniers matchs, on a battu nos concurrentes, on est très fières de tout ce qu’on a accompli. »
« Nos objectifs c’est de monter en 3ème division, de rester soudées et de continuer à progresser. On s’entraine deux fois par semaine. En tant qu’équipe on a énormément progressé, on a des nouvelles joueuses vraiment talentueuses, que ce soit internationales mais aussi tchèques. Il ne faut surtout pas oublier que c’est un club ouvert à toutes les nationalités mais qu’il y aussi beaucoup de Tchèques. »
L’équipe féminine, comme chez les hommes, se composent de joueuses tchèques et internationales. En arrivant à Prague, Aurélie a décidé de tenter l’aventure des Raptors après avoir vu une annonce sur un groupe Facebook d’expats. Aurélie précise alors quels peuvent être les avantages d’un groupe constitué d’autant de nationalités différentes.
« Ce qui nous rapproche, c’est qu’on vient pour la plupart d’un autre pays donc on vit toutes les mêmes difficultés, on a les mêmes préoccupations. Cela nous rend plus fortes d’être un groupe avec des personnes et des personnalités variées, venant de différents pays. Je ne dirais pas qu’il y a de véritables challenges. On se complète. Le club s’est construit autour du respect. Le club accepte toute les orientations sexuelles, les ethnies, les religions, tout le monde, peu importe d’où l’on vient. Je dirais que ça nous unit. »
« Il y a beaucoup de jeunes filles mais ce qui est délicat pour nous c’est que nous sommes une équipe internationale. Qui dit international dit des personnes qui aiment voyager, qui travaillent ou qui étudient ici pour un an ou deux donc il y a beaucoup de changements. Mais cela va faire deux ou trois ans que l’on a des joueuses qui restent ce qui nous a permis de monter en puissance, désormais nous sommes à la première place et nous avons même battu des équipes de première division donc on est très fières et on espère que cela va continuer »
Le football fait partie intégrante du quotidien d’Aurélie, à la fois sur et en dehors du terrain. Elle s’engage notamment auprès de l’association League 5 Academy. Celle-ci organise de nombreux évènements autour du football pour des enfants de toutes nationalités.
« J’aime le côté social du foot, j’aime jouer au foot mais aussi être en famille ou entre amis pour regarder les matchs. Je suis aussi éducatrice bénévole à League 5 Academy. C’est une entreprise qui propose des stages de foot pour les enfants. »
« Il y a Prague Raptors kids Academy mais aussi League 5 Academy. Ce sont deux académies différentes mais pourtant qui ont des objectifs similaires, c’est-à-dire l’intégration, le respect, apprendre aux jeunes à jouer dans le respect et progresser avec des enfants de différentes nationalités. »
Tous les entraineurs parlent plusieurs langues, ce qui facilite la communication avec les enfants et leur donne également l’occasion de découvrir de nouvelles langues. Par ailleurs, selon Aurélie, de plus en plus de jeunes filles s’inscrivent dans le club, ce qui présage d’un bel avenir pour le football féminin en République tchèque. Cette dernière n’a jamais réellement ressenti de jugement dû au fait qu’elle soit une fille jouant au foot.
« Peu m’importe l’opinion des gens. C’est vrai qu’à l’école souvent ça surprend de dire que je joue au foot mais cela ne m’a jamais posé de problèmes. Les gens acceptent. Mais ils se disent « Pourquoi pas ? », et ça devient de plus en plus populaire. »